La pilule est amère pour les étudiants, victimes colatérales d'un bras-de-fer financier entre l'Etat et l'Université. Et même si quelques parlementaires ont désormais rejoint le front contre cette augmentation aux côtés de l'Association générale des étudiants de l'Université de Fribourg (AGEF), du mouvement "Stop la Hausse" et du syndicat SSP, il leur sera difficile d'obtenir un recul du Conseil d'Etat.
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Interrogée jeudi dans l'émission Forum, la rectrice de l'Université de Fribourg explique qu'il s'agit "d'une pesée d'intérêts du gouvernement, qui a pris une décision." Astrid Epiney rappelle que l'Etat a mis à disposition de l'université un montant nettement supérieur à ce qu'il est actuellement - environ 14 millions de plus jusqu'en 2022. "Mais (...) cette augmentation ne suffit pas pour répondre à un certain nombre de besoins vraiment impératifs que nous avons, notamment dans le domaine de l'encadrement des étudiants, des infrastructures de recherche et de certaines offres d'études", explique-t-elle.
C'est quelque chose de tout à fait supportable pour les étudiants.
La rectrice reconnaît qu'il s'agit d'une augmentation importante financièrement pour les étudiants, mais souligne que la taxe se retrouvera ainsi à peu près au niveau de celles pratiquées à l'Université de Berne. "C'est quelque chose de tout à fait supportable. Et pour les étudiants qui sont vraiment en difficulté, c'est une petite minorité, nous avons un mécanisme qui permet de les soutenir. Donc je ne pense pas que cela va limiter l'accès à l'université pour les étudiants."
Face aux reproches sur la communication autour de cette hausse de la taxe, la rectrice se défend en soulignant notamment l'urgence dans laquelle elle a été décidée une fois le cadre financier connu durant l'été. "On ne pouvait pas faire autrement", explique-t-elle, précisant qu'il y a eu aussi un dialogue avec les étudiants. "Mais le rectorat a dû faire une pesée d'intérêts."
Je ne pense pas que l'on peut discuter sur le montant de la taxe.
Astrid Epiney dit rester ouverte à la discussion, mais ne laisse guère d'espoir quant à une révision à la baisse de l'augmentation annoncée. "Je ne pense pas que l'on peut discuter sur le montant de la taxe parce que c'est du ressort maintenant du gouvernement qui a pris une décision", dit-elle.
Dans le cadre de ce dossier, le collectif "Stop la Hausse" rencontrera vendredi le directeur fribourgeois de l'Instruction publique Jean-Pierre Siggen.
Propos recueillis par Chrystel Domenjoz et Christian Favre
Texte web: oang
Augmentation de 30% dès la rentrée 2018-2019
Dès la rentrée 2018, la taxe universitaire pour les étudiants de Suisse passera de 540 à 720 francs par semestre à l'Université de Fribourg. Cela représente une hausse d'un peu plus de 30%.
En comparaison, cette taxe deviendra la plus chère de Suisse romande en comparaison avec les universités de Genève, Lausanne et Neuchâtel.