"Les prisons romandes paient les factures d'une politique de l'immigration qui a des effet considérables", a affirmé Franz Walter dans le 19h30 de la RTS. Selon ses chiffres, 80% des détenus dans les prisons romandes sont des étrangers, alors que le taux de population étrangère n'est que de 50 à 60% dans les prisons alémaniques.
Plus de 95% des détenus sont des hommes, d'une moyenne d'âge d'environ 35 ans. Parmi les origines ethniques majoritaires se trouvent les pays d'Europe de l'Est, l'Afrique noire et le Maghreb. "Avec malheureusement une bonne partie de Maghrébins venus des banlieues de France", détaille le directeur de prison.
"Tout le monde est crispé"
Le problème de surpopulation carcérale mène selon lui à certaines situations "indignes d'un Etat de droit". "La politique a loupé un train et n'a pas construit à temps et en nombre suffisant des places de cellules", souligne Franz Walter. Avec des impacts directs sur le terrain: augmentation de la violence, chicanes pour les détenus plus faibles, tensions interethniques et également pressions et attaques sur le personnel.
Les affaires criminelles récentes liées à des détenus en Suisse romande - meurtres de la jeune Marie et de la socio-thérapeute Adeline - n'ont fait que durcir encore la sécurité au dépens de la resocialisation. "Tout le monde a peur de faire des fautes, tout le monde est crispé et on rate des chances de faire apprendre quelque chose aux détenus dans un système progressif", déplore le responsable.
Côté solutions, Franz Walter préconise de créer davantage de places de prison et d'unités spécialisées, notamment pour les détenus atteints dans leur santé psychique, et aussi d'améliorer l'échange à l'intérieur du concordat des cantons latins. "Et faire de la réinsertion."
Propos recueillis par Jennifer Covo
Adaption web: Katharina Kubicek
Radicalisation en prison aussi en Suisse
Si le phénomène de radicalisation en prison reste marginal en Suisse, certains cas existent toutefois, souligne Franz Walter. "Même dans le canton de Fribourg, des jeunes, des désécurisés, tombent dans ce piège. Il faut vraiment lutter contre ce phénomène et le combattre."