Le canton de Fribourg doit se doter d'un nouveau complexe pénitentiaire pour la détention avant jugement. Il pourrait voir plus grand et créer un centre à l'échelle romande.
>> Lire aussi : Des députés fribourgeois demandent la fermeture de la Prison centrale
Benjamin Brägger, expert carcéral, estime que la taille critique de ce genre d'institution devrait compter entre 150 et 200 places pour pouvoir être exploité de façon économique. Il mentionne aussi les "services spéciaux nécessaires", comme un service médical ou un service social, ainsi que des places de travail. "Nous savons que sur le plan romand existe une pénurie de places de détention".
"Pourquoi ne pas proposer au canton de Vaud 50 à 100 cellules supplémentaires avec un contrat sur une longue durée", souligne l'expert. "Fribourg pourrait se permettre une vraie infrastructure et soutenir les autres cantons", ajoute-t-il.
Ne pas décourager le canton qui investit
Même s'il n'existe pas de concordat romand sur la détention avant jugement, le conseiller d'Etat fribourgeois Maurice Ropraz, chargé de la Justice, accepte d'entrer en matière. "Là, naturellement, il faudra fixer des règles très claires pour ne pas décourager le canton qui investit dans cette offre nouvelle, pour fixer des tarifs qui correspondent aux coûts effectifs."
Maurice Ropraz estime que ce travail pourrait être du ressort de la Conférence latine des directeurs de Justice et Police. Et de souligner que "ce sont notamment les grands cantons romands qui ont probablement l'urgence la plus accrue à régler cette offre en matière de détention avant jugement."
Un centre de détention avant jugement à vocation extracantonale, ce serait aussi, pour le canton de Fribourg, un moyen de financer une nouvelle infrastructure à bon compte. Sans oublier que le secteur pénitentiaire est un business qui génère de nombreux emplois.
Fabrice Gaudiano/ebz