Pour le comité de l'institution comme pour le gouvernement fribourgeois, il y urgence: si rien n'est entrepris pour assainir les finances de la caisse, le trou atteindra 1,8 milliard de francs d'ici environ 30 ans, un montant à la charge des employés de l'Etat, comme l'exige la loi. Il faudrait trouver cet argent en réduisant les prestations, en augmentant les cotisations ou en faisant des sacrifices sur les deux plans.
L'incontournable changement de primauté
Pour éviter d'en arriver là, les pilotes de l'institution proposent - main dans la main avec le gouvernement fribourgeois - de changer de modèle et de passer de la primauté des prestations (rente garantie à l'âge de la retraite) à la primauté des cotisations (montants des rentes proportionnels aux cotisations des assurés).
Pour les employés âgés de 50 ans et plus, ce changement de système impliquerait une perte moyenne de 20% de leur retraite, telle que prévue actuellement. En contrepartie, le comité de la caisse suggère différents modèles, dont les coûts oscillent entre 442 et 570 millions de francs.
Un coût global d'environ un milliard
Les experts préconisent par ailleurs, à titre de recapitalisation partielle, de verser 500 autres millions pour augmenter les réserves de la caisse sous forme d'avance de cotisations. Ces dernières seraient remboursées via une baisse de 3% de la part étatique, soit une économie de 33 millions de francs par année jusqu'en 2052. Au total, ces différentes mesures d'assainissement avoisineraient donc le milliard de francs.
Le Conseil d'Etat espère arriver avec un projet de loi pour l'année prochaine, avec une entrée en vigueur du nouveau système de prévoyance publique en 2020.
Critiques sur la réaction tardive du gouvernement
A droite comme à gauche, c'est la douche froide dans les partis politiques. Les présidents que la RTS a pu contacter comprennent l'urgence mais ils s'interrogent sur la réaction tardive du gouvernement et du comité de la caisse.
A l'exception de Genève et de Vaud, Fribourg est en effet le seul canton suisse à n'avoir pas encore changé de système de primauté.
Fabrice Gaudiano/oang