Cette démission, qui sera effective au 23 août prochain, intervient à un peu plus d'une année des élections fédérales et après une élection complémentaire mouvementée au Conseil d'Etat fribourgeois.
La décision d'André Schoenenweid est liée avant tout à des raisons professionnelles: il s'apprête à prendre de nouveaux engagements auprès de son employeur, l'EPFL.
Les coups et l'usure
Mais il y a aussi une part d'usure: être président de parti c'est aussi prendre beaucoup coups, a-t-il confié à la RTS. La frange plus à gauche du PDC lui reproche la large entente à droite, conclue avec le PLR mais surtout avec l'UDC, lors des élections cantonales de 2016.
Au bilan du président sortant, il faut relever que le PDC avait confirmé son siège au Conseil des Etats et ses deux fauteuils au Conseil national lors des élections fédérales 2015.
Le statut perdu de premier parti du canton
A l'échelle cantonale en revanche, les résultats des élections fribourgeoises ont été moins bons: grâce à l'entente à droite, le PDC avait facilement conservé ses trois fauteuils au Conseil d'Etat mais le parti avait perdu quatre mandats au Grand Conseil. Il avait surtout perdu - fait historique - le statut de premier parti du canton au détriment des socialistes. Le PDC avait également perdu des plumes dans les préfectures.
Lors de la récente élection complémentaire pour succéder à la Verte démissionnaire Marie Garnier, le PDC d'André Schoenenweid avait d'emblée joué la carte de l'élu PLR Didier Castella. Il avait ainsi contribué à renforcer le centre droit au gouvernement. Ses détracteurs lui reprochent cependant d'avoir snobé l'UDC, ce qui pourrait coûter cher lors de prochaines échéances électorales.
Les tâches prioritaires du successeur
Sur le plan financier, André Schoenenweid laisse le PDC fribourgeois avec des caisses saines. Mais sur le plan politique, son successeur va devoir gérer (ou pas) le remplacement de Dominique de Buman au Conseil national, avec le risque de perdre le siège l'année prochaine.
A l'échelle cantonale il va falloir dénicher la femme providentielle pour avoir une chance de garder les trois fauteuils PDC au gouvernement dans trois ans.
Vers une possible présidence bicéphale
Une commission de recrutement a été créée pour remplacer André Schoenenweid. Plusieurs noms circulent déjà, mais des favoris tels que les vice-présidents du parti ou l'actuel chef de groupe au Grand Conseil ont déjà décliné. Pour rendre la fonction moins ingrate, le comité directeur du PDC étudie la piste potentielle d'une présidence à deux têtes.
Fabrice Gaudiano/oang