Rien ne va plus à l'UDC fribourgeoise depuis l'élection complémentaire au Conseil d'Etat le 25 mars dernier, lorsque le fauteuil de la Verte Marie Garnier avait été remporté par le PLR Didier Castella.
Ruedi Schläfli explique sa démission par des raisons professionnelles liées à une surcharge de travail. Il précise toutefois que "diverses querelles à l'intérieur du parti" ont également motivé sa décision.
Guerre interne
En effet, la candidature malheureuse de Ruedi Schläfli à l'élection complémentaire au Conseil d'Etat fribourgeois a fait ressortir de vieilles rancunes et déclenché une guerre interne entre différents courants et clans du parti.
Il y a d'abord eu le processus de sélection des candidats pour succéder à Marie Garnier. Selon plusieurs sources concordantes, l'agriculteur aurait tenté de décourager certaines ambitions afin d'imposer sa propre candidature. Par ailleurs, certaines voix lui reprochent une mauvaise campagne avec un mauvais score.
En outre, depuis son échec, Ruedi Schläfli subit un flot de critiques incessant. On lui reproche notamment son manque de compétence et une absence de vision stratégique pour l'UDC fribourgeoise. Il ne maîtriserait pas les dossiers et, dit-on, sans le soutien de travailleurs de l'ombre, le parti serait déjà allé dans le mur. Contacté, Ruedi Schläfli n'a pas souhaité s'exprimer.
Manque de relève
Comme pour le PDC, dont le président André Schoenenweid a quitté son poste en juin dernier, l'UDC ne semble pas avoir de candidat pour reprendre la tête de la formation.
Alors que, pendant longtemps, le conseiller national Pierre-André Page était pressenti pour reprendre la présidence, il dit aujourd'hui préférer se concentrer sur sa campagne pour sauver son siège lors des élections fédérales d'octobre 2019.
Dans l'immédiat, ce sont donc les trois vice-présidents, Sébastien Bossel, Christophe Blaumann et Adrien Brügger, qui vont reprendre les rênes de l'UDC en attendant de trouver une personne providentielle.
Fabrice Gaudiano/hend
Réunions secrètes
C'est à la suite d'un nouvel incident et d'une dispute dans un établissement public, que les cadres de l'UDC fribourgeoise ont décidé en mai et juin derniers d'organiser plusieurs réunions secrètes afin de trouver une solution et une porte de sortie honorable pour Ruedi Schläfli qui aura mis deux mois pour abdiquer.
Plusieurs personnalités du parti ont pris part à ces comités parallèles: les deux conseillers nationaux Pierre-André Page et Jean-François Rime, ainsi que le chef du groupe au Grand Conseil Emanuel Waeber.