"Je pense que démissionner serait la solution de facilité. C'est une crise difficile, elle me touche personnellement, je n'en ressortirai pas indemne. Nous avons décidé avec mon parti au mois de septembre une stratégie qui consiste à respecter le temps de la justice", a indiqué Pierre Maudet, ajoutant qu'il collabore pleinement avec le Ministère public genevois et qu'il ne peut s'exprimer librement actuellement.
L'élu PLR a cependant précisé qu'il quitterait ses fonctions si une condamnation était prononcée. "Si je suis condamné pour les faits qu'on me reproche, bien évidemment que je ne peux pas rester", a-t-il assuré, précisant que l'ouverture d'un procès le pousserait "a priori" à la démission. "Le procès signifierait que le Ministère public revoit (les faits) devant une juridiction et donc ça présente une certaine gravité."
"L'apaisement n'est visiblement pas respecté"
Concernant les appels de la présidente du PLR Suisse Petra Gössi ou du conseiller national Benoît Genecand à démissionner, Pierre Maudet se dit surpris de ces injonctions. Le PLR Suisse l'a par ailleurs convoqué mercredi à Berne pour un rendez-vous qu'il n'entend pas honorer.
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"On a un comité directeur qui a pris une décision vendredi passé, celle de l'apaisement, qui n'est visiblement pas respectée notamment par tous nos élus fédéraux. Cette décision consacre l'idée de principes cardinaux dans notre démocratie", a signalé Pierre Maudet.
Le conseiller d'Etat genevois a admis une nouvelle fois avoir menti sur son voyage à Abu Dhabi en 2015: "La confiance est évidemment entamée. Ce mensonge est problématique, je veux le rattraper. J'ai l'intime conviction que je suis innocent, je me bats jusqu'au bout. Pour moi, mais aussi pour une certaine idée de notre démocratie."
Pas de réponse officielle
En ce qui concerne la convocation à Berne, le comité directeur du PLR suisse n'a jusqu'à présent "pas reçu de réponse officielle" de Pierre Maudet, a expliqué mardi en début de soirée dans l'émission Forum le vice-président du PLR Andrea Caroni. "Il ne pourrait que gagner à venir, l'invitation reste valable jusqu'à mercredi. Mais s'il ne vient pas, tant pis pour lui (…) Ce n'est probablement pas la bonne tactique."
"On ne veut pas lui donner la possibilité de se cacher en raison de l’horaire", a précisé encore Andrea Caroni, raison pour laquelle le PLR se dit prêt à le recevoir même en soirée.
"En tant que comité directeur, nous voulons respecter au mieux toutes les règles de procédure. La deadline: c’est mercredi! On prendra une décision par la suite", conclut le conseiller aux Etats. Une décision de l'instance nationale du PLR pourrait par conséquent déjà tomber mercredi soir.
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