Ce sont donc des raisons financières qui seraient à l'origine de la décision et pas un problème de sécurité du vote électronique.
Rien à voir avec le test de piratage réalisé il y a un mois. Des hackers, engagés pour vérifier la sécurité du vote électronique, étaient parvenus à manipuler le système genevois: ils avaient réussi à rediriger l’électeur potentiel vers un autre site.
Cette faille aurait pu être réparée. Mais Genève ne veut plus investir dans son projet. Il aurait dû dépenser plus de deux millions pour réviser son système et améliorer la sécurité.
Encore en place en 2019
La plate-forme genevoise sera encore exploitée en 2019, pour les élections fédérales en particulier. Et dès l'année suivante, Genève devrait trouver une alternative pour permettre à ses citoyens de voter électroniquement, surtout ceux qui ne peuvent pas se déplacer facilement, comme les Suisses de l'étranger ou les personnes handicapées.
A la dernière statistique, en septembre 2017, ils étaient près de 60% à avoir choisi la voie électronique pour voter à Genève.
Système de la Poste
L'alternative sera probablement le système de la Poste, seul autre modèle utilisé actuellement en Suisse. Ce modèle sera lui aussi testé par l'équipe de pirates informatiques au début de l'année prochaine.
La Poste aura alors le monopole sur le vote électronique. La Suisse dépendrait d'un seul système mais le vote électronique n'est pas mort, a expliqué Laurent Wehrli, conseiller national PLR et membre du comité de l'Organisation des Suisses de l'étranger, dans La Matinale de mercredi.
"Une plate-forme qui concerne toute la Suisse coûtera moins cher", a encore relevé Laurent Wehrli.
Le dépouillement en question
Mais pour Jean-Christophe Schwaab, ancien conseiller national socialiste vaudois, cette solution va "modifier le débat sur le vote électronique: on va moins parler de sécurité et de fiabilité, mais on va à présent parler de privatisation du dépouillement des scrutins".
Confier le dépouillement des scrutins à une entreprise privée, "cela revient à confier les clés de la démocratie à une entreprise privée. Le dépouillement d'un scrutin est l'essence même de la démocratie, il ne doit pas être confié à une entreprise privée.", a-t-il relevé dans la Matinale.
Le dépouillement d'un scrutin est l'essence même de la démocratie, il ne doit pas être confié à une entreprise privée
Alexandra Richard/lan