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Le Conseil d'Etat genevois présente ses notes de frais, dites "raisonnables"

Le Conseil d'Etat genevois a révélé ses notes de frais pour les années 2017-2018, "par souci de transparence". [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Le Conseil d'Etat genevois juge ses notes de frais "raisonnables" / Forum / 2 min. / le 28 novembre 2018
Suite au scandale des notes de frais du Conseil administratif de la Ville de Genève, le Conseil d'Etat genevois a présenté mercredi ses notes de frais pour les années 2017 et 2018. Les montants sont qualifiés de "raisonnables".

Au total, les sept conseillers d'Etat ont déboursé près de 84'000 francs de notes de frais en 2017. Le magistrat le plus dépensier est le PDC Luc Barthassat, avec plus de 25'000 francs de notes de frais. Dans le détail, l’ex-ministre a dépensé pour 12'000 francs de frais de représentation ou près de 3500 francs de taxis. Derrière lui vient Pierre Maudet, avec plus de 18'000 francs de frais professionnels dont 4700 francs de frais de communications.

>> Ecouter la réaction de Luc Barthassat dans l'émission Forum :

Luc Barthassat a dépensé pour plus de 25'000 francs en notes de frais. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi
Luc Barthassat réagit à la publication des notes de frais du Conseil d'Etat genevois / Forum / 4 min. / le 28 novembre 2018

Forfait de 34'500 francs par année

Loin derrière, on retrouve la socialiste Anne Emmery Torracinta, élue la moins dépensière du collège avec 3000 francs de frais professionnels pour l'année 2017. Cela en plus d’une indemnité forfaitaire de plus de 34'500 francs que touche automatiquement chaque élu.

Le Conseil d’Etat explique ces différences par la fonction de chaque magistrat: certains se déplacent plus que d’autres. C'est le cas notamment de Pierre Maudet pour qui certains frais de promotion économique sont considérés comme "ad hoc". A ce titre, l’Exécutif n’inclut pas plusieurs de ces voyages à l’étranger dans la facture finale, à savoir quelques 34'000 francs pour trois voyages internationaux réalisés en 2017.

Les chiffres incluaient également les notes de frais d'Anja Wyden Guelpa. L'ex-chancelière d'Etat a fait valoir pour plus de 23'000 francs de notes de frais pour l’année 2017. Elle se distingue des membres de l'Exécutif par des frais de déplacement et des frais d'hôtel élevés - respectivement 11'683 francs et 3892 francs.

Pas de détail des dépenses

Si les chiffres sont assez clairs, ils n'offrent en revanche aucun détail sur le contenu précis des justificatifs. Ceux du Conseil administratif de la Ville de Genève avaient créé la polémique: taxi à gogo, alcool fort ou frais de bouche excessifs. Dans les documents fournis à la presse, le Conseil d’Etat ne donne pas ce genre de détails. Et pour cause, il n’y a rien de tout cela dans les frais des magistrats, selon l’Exécutif. Ces factures ont été analysés par les départements eux-mêmes et ils ne présentent pas de dépenses inappropriées. "Les règles du jeu ont été respectées", a affirmé le président du Conseil d'Etat Antonio Hodgers, "et les montants sont en adéquation avec la charge des magistrats".

Si le Conseil d'Etat a révélé ses notes de frais pour 2017 et 2018, l'opération de transparence ne va pas forcément se poursuivre à l'avenir, selon Antonio Hodgers, pour qui le système de contrôle actuel est suffisant. Si l'exécutif s'est plié à l'exercice cette fois-ci, c'est en raison du besoin de transparence de la population depuis le scandale des notes de frais du Conseil administratif.

Adrien Krause/kkub

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