Invité de La Matinale RTS jeudi, Antonio Hodgers, qui a repris la présidence du Conseil d'Etat genevois au pied levé en pleine tempête causée par les ennuis de Pierre Maudet, affirme d'emblée que "l'Etat fonctionne et les contre-pouvoirs aussi".
Et de préciser: "Dans cette crise politique, les institutions ont chaque fois pu répondre: un élu est prévenu d’avantages, le Ministère public fait une demande de levée d’immunité, le Parlement y accède. Ici, nous avons des soupçons quant à la légalité des déclarations fiscales, immédiatement le Conseil d'Etat dit que l’administration doit faire les contrôles et traiter Monsieur Maudet comme n’importe quel contribuable."
Volet fiscal
Car l'actualité, aujourd'hui, c'est bien le volet fiscal de l'affaire avec cette question: Pierre Maudet a-t-il déduit de son revenu imposable les contributions au PLR qu'il n’a pas payées ?
Une question à laquelle Pierre Maudet n'a pas "apporté une réponse claire et univoque au Conseil d'Etat, indiquant que son dossier fiscal était plus complexe et qu'il appartenait finalement à l’administration fiscale cantonale de faire une analyse plus large", détaille Antonio Hodgers.
>>Ecouter: Pierre Maudet empêtré dans ses problèmes fiscaux
Dégât d'image
Le président du gouvernement genevois reconnaît qu'il siège avec un collègue qui n'est pas transparent avec le reste du collège: "On peut le dire comme ça (....). Le Conseil d’Etat n'a pas, dans sa salle, des instruments de torture pour faire parler un de ses membres, donc à partir de là, il prend acte des déclarations de Monsieur Maudet et, comme président, et pour que les institutions fonctionnent, je passe ensuite à l’ordre du jour normal. Tant qu'il ne collabore pas, nous sommes pieds et poings liés. C'est les institutions."
Mais le problème dépasse désormais les frontières genevoises: toute la Suisse en parle et n'en pense pas du bien. Pour certains parlementaires fédéraux, l'affaire Maudet a un réel impact dans le sens où l'image et la crédibilité de Genève sont atteintes.
Pour Antonio Hodgers, la crise qui reste pour l'heure politique, pourrait à terme changer de nature: "Si ça durait trop longtemps, ça pourrait nuire aux institutions", analyse-t-il, avant de se rendre à l'évidence: "Nous n’avons aucun pouvoir de pression sur Monsieur Maudet quant à sa démission."
Romaine Morard/pym