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Les opposants à la loi genevoise sur la laïcité lancent leur campagne

Le conseiller administratif genevois Rémy Pagani est contre la loi sur la laïcité. [Keystone - Martial Trezzini]
Les opposants à la loi sur la laïcité à Genève lancent la campagne / Le 12h30 / 26 sec. / le 1 décembre 2018
Les opposants à la loi cantonale sur la laïcité de l'Etat, qui sera soumise aux Genevois en février prochain, ont lancé leur campagne samedi. Ils contestent cette législation qui réglemente le port de signes religieux dans l'espace public pour les représentants de l'Etat.

Les opposants regroupent cinq partis de gauche et plusieurs syndicats ou associations. "Cette loi est inutile et stupide", a déclaré le conseiller administratif genevois de SolidaritéS Rémy Pagani. Contrairement à la situation en France, "il n'y a pas d'antagonismes à Genève" sur la question religieuse, ajoute-t-il.

La loi genevoise sur la laïcité réglemente le port de signes religieux dans l'espace public pour les élus. Une motivation contestée par le député d'Ensemble à Gauche Pierre Vanek. Il y voit une "législation Maudet" qui viole les droits de l'homme et qui permet au conseiller d'Etat de contrôler plutôt que libéraliser. Selon lui, celle-ci vise "clairement" la religion musulmane.

"On verra le rapport de force"

Ensemble à Gauche fera recours en justice si la loi est promulguée. Deux procédures lancées par les Verts et le Réseau évangélique sont suspendues jusqu'au terme de la votation du 10 février. Si la loi est validée, "on verra le rapport de force" en Ville de Genève, lâche Rémy Pagani.

Parmi les dispositions les plus controversées, la loi interdit les signes religieux ostentatoires pour les membres des exécutifs, les élus des parlements lorsqu'ils siègent et les fonctionnaires dans l'exercice de leur fonction. Cette mesure peut s'appliquer aussi à l'ensemble du "domaine public" pour "prévenir des troubles graves à l'ordre public".

Une élue voilée dans le canton

Seule élue voilée dans le canton, la conseillère municipale verte de Meyrin Sabine Tiguemounine s'est sentie directement visée par l'amendement déposé en urgence, qui refuse aux élus tout signe ostentatoire lorsqu'ils siègent.

"Les gens me connaissent comme cela", dit-elle. Elle ajoute ne jamais avoir eu de problèmes dans la ville où elle est élue ni comme infirmière.

Selon elle, la législation pourrait aboutir à un communautarisme. "La paix confessionnelle existe à Genève. La loi la met à mal", déplore-t-elle, se disant aussi "déçue" du manque de soutien voire de l'approbation de ces dispositions par les représentants d'autres religions.

ats/gma

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Centaines de selfies

Pour habiller les affiches de campagne, plus d'une centaine de citoyens se sont fait prendre samedi en selfie pour incarner leur réprobation de la loi. D'ici au 12 décembre, les opposants souhaitent en rassembler des centaines.

Le but est de créer une galerie de selfies pour montrer la diversité dans le Canton de Genève.