Modifié

Grand écart entre les nouveaux et les anciens locataires à Genève

Changer d'appartement peut coûter très cher à Genève. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]
Les nouveaux locataires paient entre 60 et 94% de plus que les anciens à Genève / Le 12h30 / 2 min. / le 10 décembre 2018
A Genève, les nouveaux locataires de logements à loyer libre paient entre 60 et 94% de plus que ceux installés depuis plus de 20 ans, selon une récente publication de l'Office cantonal de la statistique.

Un loyer moins cher si on loue son appartement depuis longtemps est une règle assez générale. Mais à Genève, c'est l'ampleur de l'écart qui frappe. Par exemple, pour un 4 pièces genevois occupé depuis plus de 20 ans, le loyer mensuel moyen est proche de 1100 francs, mais il faut compter environ 800 francs de plus pour un appartement de même taille occupé depuis moins de 3 ans, c'est-à-dire 70% de plus.

"Oui, les loyers du marché libre sont particulièrement élevés à Genève, plus élevés que dans les autres régions romandes. Cela est dû au fait que le marché libre est très restreint", admet Hervé Froidevaux, associé chez le consultant immobilier Wüest Partner.

Un marché restreint

Le marché libre est restreint à Genève, notamment car il y a beaucoup de logements contrôlés, explique Hervé Froidevaux, qui souligne aussi l'impact des grandes constructions à venir dans le canton.

"Tous les grands quartiers en développement vont être construits dans ce que l'on appelle les zones de développement, où les loyers sont contrôlés pour une grande partie. Donc tous ces loyers-là vont être à des niveaux qui seront nettement inférieurs au niveau du marché libre, ce qui va, de manière indirecte, baisser les loyers sur le marché libre. Donc l'écart dont vous parlez va se réduire dans les prochains mois, les prochaines années", prévoit-il.

Les gens hésitent à déménager

Mais pour l'instant, vu l'écart de prix, les gens réfléchissent à deux fois avant de déménager, ce qui n'est pas forcément sans conséquence.

"Si vous avez des couples avec enfants qui restent dans leur appartement une fois que les enfants partent, c'est un logement qui n'est pas occupé de manière optimale. Et puis au niveau du territoire, aussi, si les gens devaient se déplacer, par exemple parce qu'ils changent de travail, ils ne le feraient peut-être pas. Et il y aurait donc une conséquence sur le nombre de mouvements sur le territoire, et sur l'ampleur des déplacements", précise Hervé Froidevaux.

Guillaume Rey/jvia

Publié Modifié