Selon une information du 19h30 de la RTS, Olivier Jornot a écrit à l’Exécutif il y a une semaine jour pour jour.
Dans ce courrier daté du 9 janvier, que la RTS s'est procuré, le premier représentant du Ministère public genevois précise tout d'abord que l'enquête pénale dirigée contre Pierre Maudet pour acceptation d'un avantage (ndlr: le voyage à Abu Dhabi) ne sera pas bouclée de sitôt et pourrait bien se prolonger dans le courant du deuxième semestre 2019.
Rappelons à ce titre que le Ministère public vient de saisir le Grand Conseil d'une demande d'extension de l'autorisation de poursuivre le conseiller d'Etat Pierre Maudet. Dans un communiqué de presse du 8 janvier, le Ministère public précise que "cette demande porte sur les prestations financières dont Pierre Maudet a bénéficié de la part du groupe hôtelier Manotel".
>> Lire : Le financement du groupe Manotel en faveur de Pierre Maudet sous enquête
Dans la deuxième partie de sa lettre du 9 janvier, Olivier Jornot voit "deux difficultés" au fait que la procédure pénale risque de durer. Il relève tout d'abord que Pierre Maudet est encore en charge d'une partie de la police. Il donne l'exemple de l'Etat-major qui lui reste subordonné.
"Nuire au bon fonctionnement"
Il souligne également que le conseiller d'Etat est toujours le magistrat de tutelle de l'Office cantonal de la détention, soit les prisons.
En conclusion de son courrier, le procureur général écrit qu'en raison de la séparation des pouvoirs, il n'entend pas s'immiscer dans l'organisation du Conseil d'Etat genevois, mais ajoute que la situation actuelle est susceptible de nuire "au bon fonctionnement des institutions".
"Il ne pourra plus présider"
Hasard du calendrier, le Conseil d'Etat a annoncé ce mercredi après-midi avoir "entamé ce matin une évaluation générale de la situation politique et institutionnelle suite à l'ouverture par le Ministère public d'une procédure pénale à l'encontre de Pierre Maudet".
Le gouvernement a déjà pris des décisions. Il fait savoir qu'"il a d'ores et déjà été convenu que Pierre Maudet ne pourra plus présider le gouvernement, ni être chargé de la politique publique de la Sécurité, qui est en lien avec le Ministère public".
L'Exécutif précise que ses travaux seront conclus d'ici à sa séance du 23 janvier.
Joël Boissard/lan