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Genève lance un plan d'action sur trois ans contre le harcèlement de rue

Genève veut sensibiliser le grand public, mais aussi ses collaborateurs, au harcèlement de rue. [Keystone - Martial Trezzini]
Genève lance un plan d'action sur trois ans contre le harcèlement de rue / Le 12h30 / 1 min. / le 11 février 2019
La Ville de Genève veut lutter contre le harcèlement de rue, qui touche en particulier les femmes. Elle a présenté lundi un plan d’action articulé autour de la prévention et de la formation, pour les trois ans à venir.

Ce type de harcèlement se déroule dans l’espace public, les lieux de soirées ou les parcs. Il va des regards insistants, des commentaires sur la tenue vestimentaire, des sifflements, jusqu’à des attouchements.

Il n'existe pas de chiffres précis sur l’ampleur du phénomène à Genève. Mais selon une étude parue en 2016 à Lausanne, trois quarts des femmes sondées - entre 16 et 25 ans - ont affirmé avoir été confrontées à au moins un épisode de harcèlement de rue au cours de l’année précédant l’enquête.

La Ville veut aussi agir sur l’urbanisme

Pour lutter contre ce phénomène, il faut réfléchir à la manière de construire l’espace urbain, parce que la ville est souvent déclinée au masculin.

"On le voit dans les infrastructures qu'on a construites il y a une dizaine d'années, notamment pour les jeunes - je pense au skateparc de Plainpalais, on se rend compte qu'il a été très largement squatté par les jeunes garçons", explique la conseillère administrative Sandrine Salerno dans le 12h30. "Chaque fois qu'on a essayé d'introduire la thématique du genre, de rappeler aux garçons que cet espace n'était pas que pour eux mais était un espace à partager - cela n'a pas fonctionné."

Campagne et formation des collaborateurs

Et pour lutter contre le harcèlement de rue, la Ville de Genève veut agir à la racine, avec une campagne de sensibilisation destinée au grand public mais aussi en formant mieux ses collaborateurs qui ont un lien avec l'espace urbain. Dans le cadre de leur formation continue, les policiers municipaux - par exemple - pourraient suivre un cours sur le sexisme et le harcèlement de rue.

"Cela doit passer vraiment par une sensibilisation de nos collaborateurs et de nos collaboratrices", souligne Sandrine Salerno. Il s'agit "d'écouter les doléances qui peuvent être celles des Genevoises - dans la journée ou tard dans la nuit - quand elles se sentent inconfortables, peu sécures. De pas les minimiser, mais de comprendre qu'objectivement cela peut être une source de crainte."

Genève pourrait mettre en oeuvre ce plan d'action dès l'été prochain, si le parlement municipal accepte dans deux semaines un crédit supplémentaire de 193'000 francs.

Pauline Rappaz/oang

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