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Les "gilets jaunes" ont manifesté pacifiquement devant l'ONU à Genève

Les gilets jaunes manifestent a Geneve
Les "gilets jaunes" ont manifesté pacifiquement devant l'ONU à Genève / L'actu en vidéo / 1 min. / le 20 février 2019
Plusieurs centaines de "gilets jaunes" ont manifesté dans le calme mercredi sur la Place des Nations à Genève pour crier leur désarroi face au gouvernement français et à l'attitude des forces de sécurité.

La manifestation devait se terminer à midi, selon l’autorisation accordée par le canton, un délai respecté par les manifestants qui quittaient petit à petit la Place des Nations. Les organisateurs évoquaient le chiffre de 5000 personnes attendues, mais seul un millier de manifestants - 600 selon la police - ont finalement manifesté dans le calme. "C'est dur en semaine. Des gens travaillent", a confié l'un d'eux.

Mais peu importe le nombre, affirment les manifestants, qui ont fait le déplacement de plusieurs régions de France, et de Suisse aussi, afin de faire passer un message à quelques jours du début de la session du Conseil des droits de l'homme.

Dénoncer les violences

"C'est pour dire à l'ONU les violences que nous subissons", indique un autre manifestant. Certes, des casseurs ont garni les rangs des protestataires en France, admet-il. Mais d'ajouter qu"il y a des casseurs dans toutes les manifestations" et d'accuser le gouvernement de les laisser faire pour décrédibiliser le mouvement des gilets jaunes.

>> Voir les explications de Joël Boissard dans le 12h45 :

Près d'un millier de gilets jaunes à Genève: les explications de Joël Boissard.
Près d'un millier de gilets jaunes à Genève: les explications de Joël Boissard. / 12h45 / 1 min. / le 20 février 2019

La semaine dernière, plusieurs rapporteurs spéciaux de l'ONU avaient considéré la loi anti-casseurs souhaitée par les autorités comme contraire au droit international. Ils avaient aussi conclu à un recours excessif de la force par les policiers.

Le sociologue genevois Jean Ziegler était également présent sur la Place des Nations. Il dénonce de son côté l’utilisation par la police de flashballs de fabrication suisse.

Revendications économiques

Pour autant, il ne faut pas voir de coïncidence avec la décision de venir manifester devant l'ONU à Genève. Celle-ci avait été prise avant ces évaluations.

Sur les gilets et les banderoles, les slogans dénoncent aussi les violences policières perpétrées au lieu de "protéger les citoyens" et relaient les revendications économiques et politiques du mouvement. Fiscalité, retraites, les questions abordées dans les nombreuses discussions sont reflétées. "Nous voulons seulement pouvoir vivre de notre travail", dit le manifestant.

Et aussi un référendum d'initiative citoyenne établi comme les initiatives populaires en Suisse. "Il n'est pas seulement souhaitable", il est indispensable, insiste encore ce manifestant.

Concernant les violences policières, les gilets jaunes ne demandent pas une Commission d'enquête internationale au Conseil des droits de l'homme. "Une simple déclaration" de condamnation suffirait, dit le manifestant.

Aucun débordement

Si certains redoutaient des débordements après les dérives observées en France, il n'en a rien été à Genève. La manifestation est restée limitée à la Place des Nations, comme le demandaient les autorités genevoises. La police, dont le dispositif était très discret, ne déplore aucun incident à ce stade.

gr/kkub avec ats

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