Modifié

Pierre Maudet a été le plus dépensier en notes de frais entre 2013 et 2018

Le Conseil d'Etat genevois, législature 2013-2018. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Pierre Maudet a été le plus dépensier en notes de frais entre 2013 et 2018 / Le Journal horaire / 32 sec. / le 27 février 2019
Le Conseil d'Etat genevois a présenté mercredi les frais effectifs de ses membres au cours de la législature 2013-2018. Il en ressort que Pierre Maudet a été le plus dépensier, suivi par l'ex-magistrat Luc Barthassat.

Suite au scandale déclenché par les notes de frais en Ville de Genève, les ministres cantonaux avaient décidé d’eux-mêmes, l'automne dernier, de faire la lumière sur leurs propres frais en 2017. Le montant total s'élevait ainsi à 84'000 francs pour les sept ministres cantonaux, à quoi s'ajoutait l'indemnité forfaitaire de plus 34'500 francs pour chacun des magistrats.

Une demande venue du Grand Conseil

Mais la Commission de contrôle de gestion du Grand Conseil avait décidé début décembre de mandater la Cour des comptes pour faire toute la lumière sur ces notes de frais des conseillers d’Etat depuis le début de la dernière législature, en 2013. Le gouvernement s'y est donc plié, en rendant publics mercredi les frais de l'ensemble de la précédente législature. Ces derniers ont été remis préalablement à la commission de contrôle de gestion ainsi qu'à la commission des finances.

Il s'avère que le conseiller d'Etat PLR Pierre Maudet, alors en charge de la Sécurité et de l'Economie, arrive en tête des dépenses. Ses frais effectifs se montent à un total de 86'354 francs pour les années 2014 à 2017 et les cinq premiers mois de 2018. Ce montant ne comprend toutefois pas les coûts liés à des missions économiques.

"Pas de dépenses particulièrement somptuaires"

Mais "tout est relatif", a estimé Pierre Maudet dans l'émission Forum. "Je suis, suivant le type de frais dont on parle, tout à fait dans la moyenne. J'ai une caractéristique, celle d'avoir en charge l'Economie et notamment le volet de la promotion économique. Donc j'ai un certain nombre de voyages publics, officiels, que j'ai dû faire, qui m'ont conduit parfois assez loin et qui génèrent évidemment des frais."

"Tout est explicable", assure le ministre, "et il n'y a pas du côté du Conseil d'Etat de dépenses particulièrement somptuaires."

>> Ecouter l'interview de Pierre Maudet dans Forum :

Le conseiller d'Etat Pierre Maudet. [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
Le ministre genevois Pierre Maudet s'explique sur ses notes de frais / Forum / 6 min. / le 27 février 2019

La chancelière également bien placée

L'ex-magistrat PDC Luc Barthassat, à la tête du Département de l'environnement, des transports et de l'agriculture, le suit avec 84'213 francs pour cette période. Avec 75'092 francs de frais, l'ex-chancelière d'Etat Anja Wyden Guelpa arrive en troisième position. A titre de comparaison, sa successeure, Michèle Righetti, a dépensé 498 francs de juin à décembre 2018.

L'ex-chancelière est également celle qui avait le plus voyagé entre 2010 et 2018, comme l'avait par ailleurs indiqué la RTS dans une analyse:

>> Lire : L'ex-chancelière genevoise a plus voyagé que les ministres entre 2010 et 2018

Le conseiller d'Etat MCG Mauro Poggia, alors responsable du Département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé, a totalisé pour 48'251 francs de frais professionnels, ce qui le place en quatrième position. Alors aux Finances, le PDC Serge Dal Busco le suit de près avec 43'788 francs.

Anne Emery-Torracinta la moins dépensière

Le Vert Antonio Hodgers, en charge du Département de l'aménagement, du logement et de l'énergie, a dépensé 36'821 francs, alors que l'ex-président du Conseil d'Etat, le PLR François Longchamp, a eu pour 30'534 francs de frais. Enfin, la cheffe de l'Instruction publique, la socialiste Anne Emery-Torracinta, arrive en dernière position avec 11'650 francs de frais pendant toute la législature.

"Les dépenses dépendent des départements, certains magistrats vont voyager plus que d'autres", a commenté celle qui est aujourd'hui la vice-présidente du Conseil d'Etat.

Le gouvernement genevois, sur la base de ces chiffres, estime que les choses fonctionnent bien et que ces éléments devraient être de nature à rassurer le Grand Conseil.

ats/oang

Publié Modifié