Les HUG ont reçu mardi dans la journée une déferlante d'appels en provenance d'Algérie. Contacté par la RTS, le porte-parole de l'établissement hospitalier Nicolas de Saussure confirme l'information parue mercredi dans la Tribune de Genève.
Ce pic d'appels est survenu au lendemain de la diffusion d'une séquence de l'émission française Quotidien, tournée en caméra cachée dans les couloirs des HUG.
Le porte-parole précise que le phénomène a commencé à faiblir dans la soirée de mardi et que la situation était totalement revenue à la normale mercredi.
"Minorité d'appels malveillants"
Les HUG, qui reçoivent en moyenne 3000 appels par jour, estiment avoir reçu mardi un excédent de 1500 coups de fil concernant Abdelaziz Bouteflika.
La majorité des appelants cherchaient confirmation ou non de sa présence, ou se renseignaient sur son état de santé, selon Nicolas de Saussure. "Les appels malveillants n'étaient qu'une minorité", indique-t-il.
Selon un article du site Jeune Afrique, une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux dans la foulée du sujet de Quotidien.
Cette opération incitait les Algériens à "harceler" les HUG pour obliger la direction à communiquer sur l’état de santé du président algérien.
"L'avenir du pays en otage"
Certains Algériens l'ont semble-t-il prise au mot, et se sont filmés en train d'appeler le standard de l'établissement genevois. Dans cette vidéo devenue virale, un jeune homme argumente au téléphone avec son interlocuteur à l'hôpital: "c'est comme si vous aviez en otage l'avenir de tout un pays. Rendez-le nous, même s'il est mort! Débranchez-le, vous aiderez toute une nation."
D'autres vidéos comme celle-ci circulent sur les réseaux sociaux. Si ces images sont bon enfant, Nicolas de Saussure rappelle que saturer la centrale téléphonique d'un hôpital peut nuire aux personnes en réel besoin de soins.
Conséquentes concrètes
L'épisode de mardi a d'ailleurs eu des conséquences concrètes sur le fonctionnement de l'établissement. En soirée, les effectifs de piquet ont dû être triplés par rapport à un jour normal (neuf personnes contre trois habituellement).
"Pendant le pic d'appels, un répondeur automatique a dû être momentanément mis en place pour signifier que nous n'étions pas en mesure de prendre tous les appels", ajoute encore Nicolas de Saussure.
Selon le porte-parole, la page Facebook des HUG a également dû être temporairement désactivée en raison d'un excès de commentaires relatifs à Bouteflika qui a nécessité un conséquent travail de modération.
Pauline Turuban