Une quarantaine d'Algériens se sont réunis vendredi devant les bâtiments des Hôpitaux universitaires genevois. Ils répondaient à l'appel de l'opposant algérien Rachid Nekkaz, qui s'est porté candidat à l'élection présidentielle en Algérie.
Rachid Nekkaz a été interpellé par la police à l'intérieur des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) où est soigné le président Abdelaziz Bouteflika.
"Je vous confirme l'interpellation de M. Nekkaz qui est actuellement auditionné dans les locaux de la police puisqu'il fait l'objet d'une plainte pour violation de domicile", a déclaré Joanna Matta, la porte-parole de la police genevoise. Elle explique qu'il avait pénétré dans l'hôpital "alors qu'on lui avait dit ne pas le faire".
Manifestation devant les HUG
Homme d'affaires né en France, Rachid Nekkaz, 47 ans, avait organisé en fin de matinée une manifestation avec une centaine de ses partisans devant les HUG, où a été admis le 24 février le chef de l'Etat algérien âgé de 82 ans. La police lui avait demandé à plusieurs reprises de s'éloigner de l'établissement, ce qu'il avait accepté de faire avec le sourire.
Rachid Nekkaz, omniprésent sur les réseaux sociaux - sa page compte plus de 1,5 million d'abonnés. - a ensuite quitté brusquement le groupe de ses partisans et est entré en trombe à l'intérieur de l'hôpital, tout en continuant à se filmer. La vidéo s'est interrompue lorsqu'il s'est présenté à l'accueil de l'établissement.
Cousin candidat à sa place
L'homme d'affaires, qui a fait fortune dans les start-ups et l'immobilier, draine des foules de jeunes enthousiastes partout où il passe en Algérie. Mais son dossier de candidature à l'élection présidentielle du 18 avril a été rejeté car il possédait jusqu'à encore récemment la nationalité française. Il a trouvé un subterfuge en présentant à sa place son cousin mécanicien, qui vit en Algérie et possède les mêmes nom et prénom.
"Tout le monde sait qu'au minimum, (Bouteflika) est malade, et qu'au maximum il est mort, il est évident que c'est impossible de continuer de cautionner l'élection avec un candidat qui est mort", a indiqué Rachid Nekkaz. "On a déjà vu des morts voter au Parlement. On n'a jamais vu un mort être candidat à une élection présidentielle."
ats/afp/lan
Des milliers de manifestants à Alger
Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre d'Alger pour le troisième vendredi consécutif, en vue de protester contre un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, malgré les mises en garde sur les risques de "chaos" lancées par le président qui refuse de céder.
La police a annoncé avoir arrêté 195 personnes après des heurts entre jeunes et policiers qui ont fait 112 blessés dans les rangs des forces de l'ordre.
Lors des précédentes manifestations, à l'exception de quelques heurts localisés en fin de rassemblements entre petits groupes de casseurs et policiers, les cortèges ont été pacifiques et se sont déroulés sans incident.