Huit associations se sont mobilisées mardi matin pour monter une véritable forêt de tentes sur la plaine de Plainpalais, en plein coeur de Genève. Elles symbolisent le manque de places d'accueil destinées aux sans-abri, alors que les abris d'accueil d'urgence hivernaux ont fermé lundi. Genève est ainsi repassé de 238 places d'accueil à seulement 88.
Ils sont ainsi plusieurs centaines à retrouver la rue. Arrivée de Roumanie il y a deux mois, Loredana loge depuis sous un pont. "Je suis enceinte. Je ne peux pas dormir tous les jours dehors parce que maintenant les abris sont fermés", témoigne-t-elle dans le 19h30.
Plus de lits ouverts toute l'année
L'Armée du Salut, Bateau Genève, Caritas, le Centre de la Roseraie, le Centre social protestant, l'Espace Solidaire Pâquis, Le CAR et Première Ligne demandent une plus grande participation du canton et des autres communes genevoises. Elles réclament aussi plus de lits en surface et ouverts toute l'année.
"Aujourd'hui, on demande 400 places d'urgence et aussi une halte de nuit", explique la directrice de l'accueil de nuit à l'Armée du Salut Valérie Spagna. "400 places, c'est un chiffre qui est conséquent mais le sans-abrisme est un mal à Genève et il faut pouvoir y répondre."
La problématique est difficile à quantifier, mais selon les estimations Genève compterait entre 400 et 1000 sans-abri.
Sur Vaud, le canton assume 100% des frais
A Lausanne, ils seraient entre 250 et 300 mais avec une particularité vaudoise: leur hébergement est aujourd'hui entièrement pris en charge par le canton, qui a petit à petit récupéré le poids financier qui pesait sur la commune jusqu'à l'assumer à 100% depuis le 1er janvier.
Cette situation est enviée par les associations genevoises: "Nous demandons qu'un effort concerté se fasse entre la Ville de Genève, l'ensemble des communes et le canton pour qu'il y ait une politique publique qui donne des ouvertures aux gens", explique le directeur de Caritas Genève Dominique Froidevaux.
Les 200 tentes de camping, financées par les associations présentes, seront redistribuées à des sans-abri.
Théo Jeannet/oang