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"Il n'y a pas de blocage dû à la hausse des procédures de justice à Genève"

Olivier Jornot. [Keystone - Martial Trezzini]
Interview d'Olivier Jornot sur la multiplication des procédures à Genève / Forum / 5 min. / le 9 avril 2019
Interrogé mardi par la RTS, le procureur général de Genève Olivier Jornot a tenu à rassurer sur le bon fonctionnement du système judiciaire, malgré un nombre toujours plus important de procédures en cours.

"Le nombre de procédures se stabilise de manière globale à un niveau élevé. C'est la quatrième fois que nous avons plus de 100'000 procédures en traitement pour l'ensemble des trois filières, pénale, civile et administrative", constate mardi Olivier Jornot à Forum sur RTS La Première.

Pour le procureur général de Genève, cette hausse est due à une augmentation du nombre des délits, couplée à une volonté toujours plus grande des personnes lésées de déposer plainte.

"Mais on ne parle pas de blocage, il n'y a pas d'engorgement ni de décisions qui ne pourraient pas être rendues. Mais la justice a de plus en plus à faire et il est donc nécessaire de s'assurer qu'on ne soit pas noyés sous la quantité et qu'on ait une justice de qualité avec suffisamment de temps pour chaque dossier", insiste le procureur général.

Le cas de la Cour de justice

"La Cour de justice commence à connaître quelques signes d'essoufflement. Mais la situation n'est pas inquiétante à ce stade, il faut la garder sous surveillance. Les résultats d'une analyse seront connus au printemps et, s'il s'avère nécessaire de renforcer cette juridiction, alors je me tournerai vers les autorités politiques."

Quant aux affaires concernant des politiciens, Olivier Jornot estime qu'elles n'ont pas d'incidence statistiques "puisque l'on parle d'une augmentation de 5% au Ministère public, sur un chiffre de 25'000 procédures par année."

Le "shérif" de Genève

Présenté par certains comme le "shérif" de Genève - il a mis en prévention trois élus du peuple, Pierre Maudet, Guillaume Barazzone et Rémy Pagani en moins de huit mois - Olivier Jornot assure que les politiciens ne sont pas ses bêtes noires: "C’est le fruit des circonstances qui font que les dernières procédures étaient spéciales de par la notoriété des personnes concernées", se défend-il.

>> Regarder son portrait dressé dans le 19h30 de la RTS :

Bilan judiciaire genevois 2018. Au total, plus de 108'000 procédures ont été traitées.
Bilan judiciaire genevois 2018. Au total, plus de 108'000 procédures ont été traitées. / 19h30 / 2 min. / le 9 avril 2019

Son ton souvent très offensif, notamment dans des communiqués de presse très détaillés, ne passe pas inaperçu. "Si se saisir d’une affaire, la traiter avec conviction et ne pas lâcher prise c’est être offensif, alors je revendique volontiers l’offensivité", rétorque l'intéressé. "Comme procureur, il faut se positionner clairement pour ce que l’on est, c'est-à-dire une autorité de poursuite".

Quant à savoir s’il a toujours des visées politiques, Olivier Jornot s'inscrit en faux: "J’exerce ma fonction de procureur général avec beaucoup de plaisir, je suis passé du côté de la justice et je n’ai pas l’intention le moins du monde de revenir du côté politique", conclut-il.

>> Ecouter l'interview d'Olivier Jornot dans le 19h30 :

Olivier Jornot "Si traiter une affaire avec conviction, ne pas lâcher prise c'est être offensif, alors je le revendique"
Olivier Jornot "Si traiter une affaire avec conviction, ne pas lâcher prise c'est être offensif, alors je le revendique" / 19h30 / 3 min. / le 9 avril 2019

vkiss/vic

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Corruption dans la police genevoise: Olivier Jornot ne commente pas

Olivier Jornot estime qu'il est "beaucoup trop tôt" pour commenter l'affaire de corruption qui touche la police genevoise.

"Il est difficile de confirmer tous les éléments qui ont pu être évoqués. En revanche, je peux dire que c'est une enquête qui est entre les mains de l'inspection générale des services de la police, sous ma supervision, et qu'elle va être menée de façon parfaitement objective et professionnelle", explique-t-il mardi dans l'émission Forum.

"L'enquête ira jusqu'à son terme. Au-delà de ça, il n'y a pas de raison particulière de perdre la moindre confiance en la police genevoise", ajoute Olivier Jornot.

Raphaël Leroy/gma