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Le Conseil d’Etat genevois invité à s’expliquer sur l'affaire de corruption dans la police

Les députés genevois consternés par l'affaire de corruption dans la police. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
L'affaire de corruption présumée qui touche la police genevoise inquiète les députés / Forum / 2 min. / le 9 avril 2019
Un député socialiste demande des comptes à l’exécutif alors qu'une vingtaine d'agents de la police genevoise sont accusés d'avoir trempé dans des affaires liées à un proxénète des Pâquis.

Une question écrite a été déposée mardi soir au Grand Conseil genevois suite à l’affaire de corruption présumée de la police. Comme l'indiquait la RTS lundi, au moins vingt agents sont accusés d'avoir trempé pendant six ans dans des affaires liées à un proxénète du quartier des Pâquis. Participation financière dans des logements de prostituées, travail de recrutement de filles contre rémunération et parties fines filmées: le dossier en main de la police des polices est explosif.

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C’est pourquoi Diego Esteban, le vice-président de la commission judiciaire et de la police, souhaite demander des comptes au Conseil d'Etat dont les réponses seront connues dans un mois. Le député socialiste demande à l'exécutif d'expliquer comment "des faits aussi graves" ont pu échapper "aux instances de contrôles internes de l'administration cantonale" pendant six longues années.

Quelle marche à suivre?

Il veut savoir si les agents incriminés sont suspendus de leur fonction et si d'autres mesures ont été prises par le gouvernement dans cette histoire. Enfin, Diego Esteban demande à l'Exécutif quelle marche à suivre il entend prendre pour prévenir des faits similaires à l'avenir.

Ces interrogations sont essentielles pour le socialiste car cette affaire porte "une atteinte massive", selon ses termes, à l'exemplarité des forces de l'ordre qui se sont livrées notamment à des actes relevant de la traite d'êtres humains. Pour lui, cette affaire "menace indéniablement l'administration de la justice".

L'image de la police en question

Chez les autres députés, c'est la consternation qui prédomine. L'UDC Marc Fuhrmann se dit "inquiet" de tels agissements venant de fonctionnaires dont la première prérogative est de "faire respecter l'ordre". Même sentiment pour Pierre Bayenet d'Ensemble à gauche qui se réjouit toutefois de voir que la justice prend ces faits très au sérieux.

La Verte Marjorie de Chastonay demande à "laisser travailler la justice" tout en estimant que "ces révélations n'améliorent pas l'image de la police". Le démocrate-chrétien Vincent Maitre affirme, lui, être "catastrophé" par cette minorité de policiers qui porte préjudice à une majorité de professionnels exemplaires.

Mauro Poggia écrit à ses troupes

Mardi soir, Mauro Poggia, le nouveau ministre de la police, est sorti de son silence. Il indique aux quelques 3000 policiers du canton qu’il ne lui "appartient pas de commenter une enquête à laquelle je n’ai pas accès" tout en exprimant sa pleine confiance aux policiers en exercice. "Autant j’exprimerai toujours ma gratitude envers celles et ceux qui accomplissent leur devoir avec honneur, autant je veillerai à ce que la faiblesse coupable de caractère n’ait pas sa place dans notre police", écrit-il.

Du côté des syndicats des forces de l'ordre, c'est le calme plat. L'UPCP, le syndicat des gendarmes, et le Syndicat de la police judiciaire, le SPJ, disent vouloir attendre que l'Etat-Major de la police sorte du bois avant de commenter les faits.

Raphaël Leroy/gma

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Olivier Jornot ne commente pas

Le procureur général du canton de Genève Olivier Jornot estime qu'il est "beaucoup trop tôt" pour commenter cette affaire. "Il est difficile de confirmer tous les éléments qui ont pu être évoqués. En revanche, je peux dire que c'est une enquête qui est entre les mains de l'inspection générale des services de la police, sous ma supervision, et qu'elle va être menée de façon parfaitement objective et professionnelle", explique-t-il mardi dans l'émission Forum.

"L'enquête ira jusqu'à son terme. Au-delà de ça, il n'y a pas de raison particulière de perdre la moindre confiance en la police genevoise", ajoute Olivier Jornot.