"Je n'ai aucun indice d'une fraude électorale avérée", a expliqué le magistrat lundi, quelques jours après la découverte d'une possible fraude électorale à Genève le 9 mai. Il n'a pas de preuve, sur les éléments dont il dispose à ce stade des investigations, que des votations passées ont été affectées dans leurs résultats par des manoeuvres frauduleuses, ni que les votations du 19 mai prochain puissent être viciées par des manoeuvres électorales.
L'enquête se poursuit, a souligné Olivier Jornot, qui précise que de nombreuses personnes doivent encore être entendues.
Suspect libéré
Le suspect, qui travaille comme auxiliaire au Service des votations et élections (SVE), a été confronté pendant neuf heures à sa principale accusatrice, également auxiliaire dans ce service. Olivier Jornot précise qu'il n'a pas plus d'indices que d'autres cadres et d'autres personnes du service aient commis des infractions.
Le suspect a été libéré, le Ministère public estimant qu'en l'état les charges pesant sur lui étaient insuffisantes. Le prévenu a toutefois l'interdiction de se rendre dans les locaux du Service des votations et élections et n'a pas le droit d'entrer en contact avec ses collègues.
Dysfonctionnements
Si Olivier Jornot a écarté, à ce stade de l'enquête, les soupçons de fraude, il a bel et bien remarqué des dysfonctionnements au SVE. "Dans un domaine aussi sensible, le processus en vigueur n'est pas toujours appliqué avec la rigueur que l'on serait en droit d'attendre", a-t-il relevé.
La perquisition menée jeudi dernier a ainsi permis de découvrir une certaine désorganisation. Une vingtaine d'enveloppes ouvertes et environ 80 autres fermées venant des Suisses de l'étranger ont été trouvées dans le bureau du prévenu. Quelques bulletins déchirés ont aussi été découverts dans une poubelle.
jvia avec ats
Plusieurs auditions au programme
Le président du Conseil d'Etat Antonio Hodgers, la chancelière Michèle Righetti et le directeur du service des votations Patrick Ascheri doivent être auditionnés lundi par la Commission de contrôle de gestion, une instance du Parlement genevois qui exerce la haute surveillance des institutions politiques du canton.