Dans un communiqué publié dans l'après-midi, le Ministère public genevois a indiqué avoir été saisi en février par la brigade financière de la police judiciaire d'informations faisant état de possibles actes de corruption lors de l'attribution de certains marchés publics par Genève Aéroport à une société genevoise de sécurité.
L'enquête ayant renforcé les soupçons, des perquisitions ont été menées, notamment à Genève Aéroport, par la brigade financière et le premier procureur Yves Bertossa en charge de la procédure. Le responsable du département de la sûreté de Genève Aéroport, un ancien inspecteur, a été arrêté, ainsi que le responsable de la société genevoise de sécurité en question.
Possibles dysfonctionnements
Ces deux personnes sont suspectées de corruption active, corruption passive et gestion déloyale des intérêts publics. Bénéficiant de la présomption d'innocence, elles ont été arrêtées provisoirement. Selon nos sources, les deux hommes resteront en détention ce soir. Ils seront interrogés demain par le Ministère public.
En parallèle, le Ministère public a aussi ouvert une procédure contre inconnu après avoir été informé en mars 2019 par la Cour des comptes de possibles dysfonctionnements lors de la procédure d'adjudication intervenue en 2018 concernant les services de sûreté de Genève Aéroport.
vkiss/Fabiano Citroni
L'une des affaires de corruption les plus importantes à Genève ces dernières années
Selon les informations de la RTS, il s’agirait d’une des affaires de corruption les plus importantes de ces dernières années dans le canton. On parle de centaines de milliers de francs.
Le présumé corrompu dirige la Sûreté de l’aéroport depuis 2011 alors que le présumé corrupteur a ouvert sa société en 2012.
Sur son site, il met en avant ses liens avec Genève Aéroport: "En sa qualité de partenaire de la formation des agents de sûreté oeuvrant sur le site de Genève Aéroport, notre entreprise propose une large gamme de programmes de formation dans les domaines de la sûreté et de la sécurité."
Le patron de cette entreprise aurait décroché plusieurs mandats ces dernières années en versant des montants conséquents à son complice.