La Cour des comptes est formelle. Selon elle, les risques de fraude sont importants dans le processus qui a permis l'an dernier à Securitas et à sa filiale Custodio de gagner deux mandats portant sur les prestations d'accueil et le contrôle de sûreté des bagages.
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La Cour des comptes relève deux cas hautement problématiques. Le premier concerne la procédure d'adjudication elle-même: les notations de certains experts ont été modifiées sans qu'ils n'en soient informés. Cela a pu modifier le résultat final. Pire, un membre du groupe d'évaluation des offres n'a jamais participé à cet appel d'offres et l'on ignore qui a évalué les critères qui lui étaient attribués.
Le deuxième cas litigieux parle de curieux achats d'uniformes. Des uniformes de piètre qualité acquis sans appel d'offres à une société qui, selon la Cour, ne semble pas reconnue dans le domaine.
Le chef de la sûreté et la direction pointés du doigt
Au centre de tous ces dysfonctionnements, un homme est particulièrement pointé du doigt. Il s’agit du chef de la sûreté de Genève Aéroport. Celui-là même qui a été arrêté mercredi pour des soupçons de corruption. Cet ancien élu PLR a fait preuve, pour le moins, d'un manque d'exemplarité, selon la Cour, notamment en matière de conflits d'intérêt. L'homme est un ancien cadre de Securitas. Or, cela ne l'a pas empêché d'intervenir directement dans le processus d'adjudication relative à cette société et sa filiale.
L'autre entité critiquée par le rapport est la direction générale de Genève Aéroport. Elle est accusée d'avoir failli dans son rôle de contrôle. Pas assez curieuse, elle a porté une appréciation erronée de la situation allant même jusqu'à déplacer un lanceur d'alerte. La Cour des comptes émet quatre recommandations à l'attention de Genève Aéroport. Le bureau de son conseil d'administration tiendra une séance extraordinaire jeudi.
Raphaël Leroy