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Antonio Hodgers: "Je suis le premier choqué par ces affaires"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Antonio Hodgers, président du gouvernement genevois
L'invité de La Matinale (vidéo) - Antonio Hodgers, président du gouvernement genevois / La Matinale / 11 min. / le 20 mai 2019
Invité de La Matinale de la RTS lundi, le président du Conseil d'Etat genevois, Antonio Hodgers, se déclare "soulagé" par les résultats des votations du week-end. Pour lui, la population suit les options du gouvernement "malgré le nombre d'affaires".

Antonio Hodgers constate que "la population est présente sur les dossiers de fond, et permet à notre canton d’aller de l’avant".

Mais financièrement, les défis sont là: près de 190 millions sont prévus pour la première année sans compter une nette augmentation des subsides pour les primes maladie. "Le Conseil d’Etat estime que ces coûts-là, qui sont réels, sont plus de l’investissement que de la dépense. Typiquement, dans RFFA, à court terme, il y aura des pertes fiscales mais nous estimons qu’elles sont absorbables entre 3 et 5 ans", indique le président du gouvernement genevois.

Surcharge de travail

On s'en souvient, Antonio Hodgers a pris la présidence du Conseil d'Etat genevois dans des circonstances très particulières: celles de l'affaire Maudet, qui dure depuis un an. Pierre Maudet s'est vu dépossédé d'une très grande partie de son département.

Résultat: une surcharge de travail pour Antonio Hodgers et Mauro Poggia qui se partagent désormais l'essentiel des tâches qui étaient dévolues au magistrat PLR: "Effectivement, on a été par la force des choses institutionnelles les deux à prendre tout cela en charge. Mon département avait déjà grandi par rapport à la législature précédente, donc au total j’en suis à l’équivalent de quelque chose comme deux départements et demi", admet Antonio Hodgers, avant de tempérer: "D’un autre côté les équipes sont là, elles sont solides (...) Paradoxalement on voit Genève à travers ces affaires, mais la Genève d’aujourd’hui a diminué sa dette d’un milliard, elle construit comme elle ne l’a pas fait depuis cinquante ans - ce qui permet enfin d’éroder l’augmentation du nombre de frontaliers - donc on voit que ça marche quand même."

"Atteintes fortes"

Si Antonio Hodgers parle d'affaires au pluriel, c'est bien qu'il y en a un certain nombre qui se succèdent à un rythme élevé ces derniers temps. Dernière en date, les soupçons de corruption à l’aéroport de Genève: "C’est vrai qu’au bout d’un moment on est choqués, moi je suis le premier choqué par ces affaires, je pense que c’est des atteintes assez fortes à notre ordre juridique, à la morale, à une certaine éthique dans la manière de gérer le bien public", reconnaît le conseiller d'Etat.

Mais Antonio Hodgers précise que "comme il s’agit d’une procédure judiciaire, le gouvernement n’a aucune information. Et donc, en attendant d’avoir une information claire, on doit revenir au principe de la présomption d’innocence et attendre les résultats de l’enquête."

Ludovic Rocchi/pym

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