"L'enquête a en effet confirmé en tous points les explications de l'intéressé, à savoir que le voyage lui avait été offert par un ami à titre privé, sans lien avec ses fonctions politiques", a indiqué vendredi le Ministère public. Guillaume Barazzone a fourni les preuves de la prise en charge du coût du voyage - un peu plus de 10'000 francs - par un ami de longue date résidant à Abu Dhabi.
"J'accueille avec une grande satisfaction cette ordonnance de classement, qui me blanchit sans réserve", a déclaré le conseiller administratif, qui revêtait la qualité de personne appelée à donner des renseignements dans le cadre de cette procédure. Et de souligner que ses déclarations ont toujours été conformes à la vérité.
Rencontres à un Grand prix de Formule 1
En réponse à une question concernant les voyages privés des élus, le magistrat PDC, qui est aussi conseiller national, avait indiqué en octobre au Conseil municipal avoir été invité à Abu Dhabi. Il avait précisé que ce voyage n'avait pas de caractère officiel, même s'il avait salué des personnalités lors du Grand Prix de Formule 1, comme le montraient des images retrouvées par la RTS.
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Cette révélation avait fait grand bruit au bout du lac, en raison de l'affaire Maudet. Le conseiller d'Etat PLR est poursuivi par la justice depuis le mois d'août pour acceptation d'un avantage en lien avec son voyage à Abu Dhabi en novembre 2015, aux frais du prince héritier de l'Emirat Mohammed bin Zayed Al Nahyane. Il avait d'abord affirmé qu'il s'agissait d'un voyage strictement privé.
Visite improvisée sur place
Il ressort de l'enquête du Ministère public que ce vieil ami espagnol de Guillaume Barazzone a fait régler ses frais par son employeur, une société américaine, dont il est vice-président du conseil d'administration. Cet ami et sa société, basée à Houston et active dans le domaine des infrastructures pour l'exploitation pétrolière et gazière, n'ont aucune activité ni projet en Suisse.
Pour le Parquet, le cadeau reçu par Guillaume Barazzone était "exclusivement justifié par un lien d'amitié ancien et était sans lien avec ses fonctions politiques". Les éléments constitutifs de l'acceptation d'un avantage ne sont donc pas réalisés.
Ils ne le sont pas non plus pour ce qui est des circonstances dans lesquelles l'élu avait rencontré l'émir de Dubaï, vice-président des Emirats Arabes Unis, et le prince héritier d'Abu Dhabi, lors du Grand Prix de Formule 1. L'audition de Diego Aponte, président et directeur du groupe Mediterranean Shipping Company, basé à Genève, a permis d'établir qu'il s'agissait d'une visite improvisée sur place.
ats/lan