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Aux HUG, près de 60 soignants ont été formés à l'hypnose pédiatrique

Hypnose pour enfants aux HUG: le bilan est positif, les progrès fulgurants.
Hypnose pour enfants aux HUG: le bilan est positif, les progrès fulgurants. / 19h30 / 3 min. / le 17 juin 2019
L'hypnose a fait son entrée à l'hôpital il y a plusieurs années. Mais les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) la proposent systématiquement aux enfants depuis un an. Le bilan est plus que positif.

Médecins, physiothérapeutes, infirmiers, ils sont 58 membres du personnel médico-soignant à avoir été formés au cours de l'année dernière dans le cadre du programme d'hypnose pédiatrique développé par le Département de la femme, de l’enfant et de l’adolescent des HUG en collaboration avec la Fondation Children Action.

"Le plus grand changement, aussi bien pour les soignants que les enfants, c'est qu'on met l'enfant au centre du processus. Les soignants nous disent: 'mais je retrouve l'essence de ma profession. Je ne suis plus juste quelqu'un qui doit faire une ponction, qui doit faire une prise de sang, qui doit mesurer quelque chose. Je peux vraiment m'occuper de l'enfant ou de l'adolescent en tant que personne'", relate Claire-Anne Siegrist, pédiatre aux HUG.

Dépasser la douleur

L'hypnose ne se dispense toutefois pas de la même manière avec un enfant. Le discours est très imagé. Elle peut contribuer à calmer les douleurs, ou des anxiétés.

Les gestes invasifs, comme cette ponction lombaire très douloureuse, se terminaient avant par un échec dans 30% des cas. Aujourd'hui, la majorité réussit, sans larme ni douleur, constate l'hôpital.

Alba, 8 ans, l'utilise pour calmer son stress et ses peurs: "On s'assoit et on parle de ce qui me pose problème dans la vie. Et après, le soignant invente une histoire qui me fait oublier mes soucis et m'aide à les régler.

Nina de son côté souffre de mucoviscidose. La fillette de 8 ans doit régulièrement se soumettre aux HUG à des frottis de la gorge. Mais un jour, la petite en a eu marre. Son médecin a alors proposé à ses parents d'essayer l'hypnose.

"Je m'envole, je me pose sur un petit nuage. Je fais des balades et je rencontre mes émotions. Je rencontre ma joie, ma colère, ma tristesse. Je prends ma colère et je la mets dans une petite cage en attendant, et je lui dis reviens quand j'aurai besoin de toi", témoigne Nina.

Auto-hypnose

A l’hôpital, beaucoup d’enfants sont aussi formés par le corps médical à l’auto-hypnose, histoire de pouvoir eux-mêmes prendre en main leur mal.

C'est le cas d'Anya qui arrive désormais à se détendre seule et faire disparaître les maux de ventre qui la terrassaient depuis 6 ans: "Je mets mon pouce en l'air, au-dessus de la ligne des yeux. Je le laisse descendre. Quand ça touche mon genou, je ferme les yeux."

Dans le canton de Vaud, le CHUV propose également l'hypnose thérapeutique aux enfants. L'hôpital universitaire observe une demande croissante.

>> L'interview de la doctoresse Stéphanie Gollut-Tanner, pédiatre é l'Hôpital des enfants de Genève :

Dr Stéphanie Gollut-Tanner" Les enfants sont plus réceptifs que les adultes, en particulier entre 7 et 14 ans."
Dr Stéphanie Gollut-Tanner" Les enfants sont plus réceptifs que les adultes, en particulier entre 7 et 14 ans." / 19h30 / 3 min. / le 17 juin 2019

Tania Chytil/Guillaume Rey/jfe

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Ne pas s'arrêter en si bon chemin

Les HUG forment actuellement l'ensemble du personnel médico-soignant de l'Hôpital des enfants à la communication thérapeutique et à l'hypnose clinique.

Un an après le début du programme, 314 collaborateurs ont aussi été formés à la première approche. Le programme s'achèvera en 2021 et l'objectif est que plus de 600 collaborateurs soient formés.