Plusieurs médias suisses avaient récemment annoncé l'arrestation par les Forces démocratiques syriennes, les FDS, de celui que certains experts appellent "le plus dangereux djihadiste suisse".
L'homme est en effet poursuivi par le Ministère public de la Confédération pour avoir rejoint le groupe terroriste Etat islamique, Daech. Son nom figure aussi sur une liste de 173 personnes recherchées par Interpol pour avoir été formées pour commettre des attentats à l’étranger.
Dans la vidéo, il évoque avoir connu l'islam après l'établissement du califat, proclamé par Abu Bakr al-Baghdadi, le leader de Daech, à l'été 2014. Quelques mois plus tard, il va quitter la Suisse avec un ami pour se rendre à Istanbul puis à Urfa, une petite ville au sud-est de la Turquie, à la frontière avec la Syrie. Là, il traverse clandestinement pour atteindre un camp d'entraînement militaire de Daech où il va passer 6 mois.
"Rien fait en Suisse"
Le Genevois ne dit pas formellement avoir été un combattant. Cependant, il affirme avoir été blessé fin 2015, soigné à Mossoul en Irak, puis être retourné en Syrie à Raqqa, la capitale de l'Etat islamique. Mais là, son récit devient confus. Entre arrestations, paiement d'une rançon pour être libéré, tentative de retrouver sa femme... difficile de savoir précisément ce que cet homme d'une vingtaine d'années a concrètement fait dans la zone irako-syrienne. Idem pour ce qui est de sa radicalisation en Suisse. "Je n'ai rien fait en Suisse. Rien. Je n'ai rien volé, pas même un chewing-gum. Je n'ai rien fait", déclare-t-il simplement.
Ce genre de vidéos, étroitement contrôlées par les forces kurdes, est actuellement monnaie courante. Après leur arrestation par ces milices, certains combattants étrangers de Daech regrettent face caméra leurs actes, d’autres rejettent toute culpabilité. Dans le cas de la vidéo du djihadiste genevois, nous ne savons pas dans quelle circonstance son témoignage a été enregistré, ni à quelle date cela a été fait. Il ne semble toutefois pas s'exprimer sous la contrainte, et parle calmement, dans un très bon arabe.
Marc Menichini, en collaboration avec Mouna Hussain