Charbon, souffre, nitrate de potassium: c'est le cocktail explosif qui augmente le taux de particules fines dans l'air genevois après le traditionnel spectacle pyromusical tiré chaque été pendant 45 minutes au-dessus du lac. Mais malgré le nuage blanc qui surplombe la ville après le show, il n'y a pas de quoi s'alarmer, selon Philippe Royer, directeur du Service de l'air, bruit et rayonnements ionisants du canton de Genève.
"On a une perturbation notable, mais étant donné qu'elle est localisée et de très courte durée, il est vrai que l'impact sur la santé publique est beaucoup plus faible que, par exemple, dans un pic de pollution", explique-t-il.
320 tonnes de poussières fines
Reste que les feux d'artifice dégagent chaque année 320 tonnes de poussières fines dans l'atmosphère, soit 2% des émissions annuelles en Suisse. Outre la qualité de l'air, la faune est également perturbée par les détonations.
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"On voit un grand stress sur le moment. Pendant les 45 minutes, les oiseaux ne sont pas tranquilles (...) mais sur la durée, l'impact n'est pas si grave", estime l'inspecteur cantonal de la faune, Gottlieb Dändliker.
L'argument touristique
Mais même s'ils sont mis à mal par les défenseurs de l'environnement, les feux d'artifice ne semblent à ce jour pas près de disparaître du calendrier genevois. "Le feu coûte à peu près un million de francs. C'est un investissement important et, si on investit ceci, c'est justement parce qu'il y a des retombées économiques et médiatiques importantes qui nous confortent dans l'idée qu'il faut maintenir le feu", détaille le directeur de Genève Tourisme Adrien Genier.
Sans supprimer l'événement, d'autres villes ont elles franchi le pas de limiter leurs feux. La commune vaudoise de Gland a, par exemple, réduit son feu à trois minutes. En contrepartie, elle l'agrémente désormais d'une projection géante.
Ana Silva/jgal