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Vincent Maitre: "l'affaire Serge Dal Busco est pour moi une non-affaire"

Vincent Maitre, président du PDC Genève et candidat au Conseil national, ce 23 août 2019 à Genève. [Keystone - Martial Trezzini]
Serge Dal Busco confirme avoir reçu un don de Manotel: interview de Vincent Maitre / La Matinale / 6 min. / le 28 août 2019
Serge Dal Busco a reçu un don de 10'000 francs du groupe hôtelier Manotel, déjà cité dans l'affaire Maudet. Le conseiller d'Etat genevois assure avoir rendu l'argent sans y avoir touché. Pour le président du PDC genevois, il s'agit d'une "non-affaire".

Dans La Matinale de la RTS mercredi, Vincent Maitre, président du PDC Genève et candidat pour les prochaines élections au Conseil national, revient sur le fait que Serge Dal Busco n'a jamais parlé de ce don à son parti: "Je suis député et également avocat et je sais que lorsqu'on est convoqué par la justice, non seulement la règle mais aussi la loi prévoit qu'on lui réserve ses déclarations, c'est aussi simple que ça."

Car le magistrat PDC sera entendu par le Ministère public genevois fin septembre dans le cadre du volet Manotel de l'affaire Maudet: le groupe hôtelier avait versé plusieurs dizaines de milliers de francs à deux associations de soutien à Pierre Maudet. Serge Dal Busco sera entendu en tant que personne appelée à donner des renseignements.

>>Lire: Serge Dal Busco convoqué par la justice dans l'affaire Maudet

Règles internes

Mais les 10'000 francs ont été versés à Serge Dal Busco bien avant cette convocation par la justice. Et les règles du PDC exigent qu'un conseiller d'Etat déclare ce qu'il a touché pour sa campagne et qu'il reverse ces sommes au parti.

Toutefois, aux yeux de Vincent Maitre, ces règles ne s'appliquent pas dans le cas précis: "En l'occurrence, ces 10'000 francs, Serge Del Busco ne les a pas utilisés, il les a restitués." Et de préciser: "Probablement que s'il a gardé cet argent, c'est une question de timing. Il l'a reçu juste après le premier tour, j'imagine qu'il avait autre chose à faire, qu'il a mis ça de côté et qu'il a remboursé une fois les élections terminées. C'est peut-être même la démonstration qu'il n'entendait évidemment pas utiliser cet argent. Par conséquent, il n'y a pas d'obligation, de mon point de vue, de l'annoncer au parti."

"Extrême loyauté et respect des institutions"

Le président du PDC genevois ne se formalise pas plus du silence de Serge Dal Busco quant à sa convocation par le Ministère public: "Je n'ai pas un sentiment de cachotterie", explique Vincent Maitre. "Au contraire, j'ai un sentiment d'extrême loyauté et de respect des institutions. Lorsqu'on est convoqué par la justice, on réserve ses déclarations au procureur et pas à ses petits camarades de parti et pour cause: on voit ce que ça donne instantanément dans les médias en termes de fuites."

Sur le fond de l'affaire, la position de Vincent Maitre est tout aussi tranchée: "C'est pour moi une non-affaire. Les faits démontrent que Monsieur Dal Busco n'a pas menti, sa version est cohérente: il a touché de l'argent qu'il a spontanément restitué et cela avant que le volet Manotel de l'affaire Maudet n'éclate. C'est donc hors de toute pression et de tout sentiment de culpabilité qu'il a probablement pris la décision de restituer cet argent, précisément parce qu'il en avait pas besoin et parce que - à ses dires - il ne l'avait pas demandé."

Propos recueillis par Romaine Morard/pym

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Autres sons de cloche au sein du parti

Joints par la RTS mercredi matin, plusieurs membres du PDC genevois sont, au contraire de Vincent Maitre, sceptiques sur la communication de Serge Dal Busco. Ils attendent des explications directes de leur magistrat.

Mais la colère interne est aussi lié au fond. Les déclarations du conseiller d'Etat n'ont pas vraiment convaincu. Beaucoup se disent déçus du manque de transparence de l'élu. Ils auraient aimé qu'il les prévienne au moment de la réception du don ou au moins lorsqu'il l'a remboursé.

Les explications de Raphaël Leroy dans le 12h30