Le canton de Genève a le taux d'interruptions de grossesse le plus élevé de Suisse, devant Neuchâtel et Vaud, selon des données de l'Office fédéral de la statistique reprises cette semaine par l'Office de statistiques genevois.
L'an dernier, le taux d'avortement était de 12 pour mille femmes domiciliées à Genève en âge de procréer (de 15 à 44 ans), presque deux fois plus que la moyenne suisse qui se situe légèrement au-dessus de 6 ‰.
A l'opposé du classement se trouve le canton d'Uri, avec un taux d'interruptions de grossesse d'à peine plus de 2 ‰.
Canton urbain
Pour Clémentine Rossier, professeure de démographie à l'Université de Genève, la situation genevoise pourrait s'expliquer par le fait que Genève est un canton urbain.
En ville la population est plus jeune, or "les taux d'avortement sont plus élevés dans la vingtaine", a expliqué la spécialiste dans le 12h30.
Clémentine Rossier a en outre souligné que la population née à l'étranger est plus importante en milieu urbain. "Cela fait aussi la différence, puisque les taux d'avortement sont plus élevés pour les personnes qui n'ont pas bénéficié de l'excellent système d'éducation sexuelle suisse", a relevé la professeure.
"Un des meilleurs systèmes au monde"
Il s'agit toutefois d'hypothèses, qui devraient être analysées précisément pour pouvoir être confirmées. Mais, selon Clémentine Rossier, "il n'y a pas tellement d'enjeu à faire des études plus poussées parce que, même à Genève, le taux reste très bas" en comparaison internationale.
La spécialiste a rappelé que la Suisse a le taux d'avortement le plus bas au monde grâce à un système de planning familial et d'éducation sexuelle qui est "vraiment l'un des meilleurs".
A noter qu'après quelques années de recul, le nombre d'avortements a légèrement augmenté en 2018 en Suisse. Ce nombre s'élevait l'an dernier à près de 10'500, environ 400 de plus que l'année précédente.
grey/ptur