La méthode a visiblement fait ses preuves, selon le PDC genevois, qui a décidé de se lancer dans des envois de masse, en reprenant le fichier des électeurs du canton.
Le parti n'a pas ménagé ses efforts: chaque carte postale à l'effigie du candidat porte un message personnalisé, écrit à la main.
Ce choix implique "un gros travail", a concédé à la RTS Nicolas Fournier, secrétaire général du PDC Genève. Il s'agit de "personnaliser plus de 15'000 cartes postales" et d'adresser "10'000 lettres".
Le parti "s'est vraiment posé la question de comment adapter [son] message de campagne" et souhaitait éviter d'"irriguer tout le canton avec des tous-ménages pas forcément personnalisés", a expliqué Nicolas Fournier.
Le PDC Genève a ciblé les communes où il était déjà plutôt bien positionné. Les jeunes ont écrit aux jeunes, et les femmes de 30 à 45 ans ont reçu des lettres qui faisaient état de problématiques les concernant directement. "On est satisfait des messages qu'on a réussi à faire passer", a relevé le secrétaire général du parti.
Le maître mot: cibler son public
Pour le politologue Pascal Sciarini, la démarche peut être intéressante à condition de bien cibler les électeurs potentiels. Le contact direct reste selon lui "la meilleure manière de convaincre quelqu'un", mais il est de plus en plus difficile.
C'est la raison pour laquelle se développent de nouveaux instruments, notamment "des logiciels qui permettent de cibler davantage les personnes que l'on va contacter", analyse Pascal Sciarini.
Aujourd'hui, des outils permettent par exemple de faire du ciblage par zone géographique. "On peut savoir (...) dans quel quartier on a une chance plus grande de toucher les électeurs susceptibles de voter pour le parti, et ensuite aller à la rencontre de ces personnes", illustre le politologue.
Le président français Emmanuel Macron avait eu recours pendant sa campagne à des logiciels pour viser l'électeur potentiel. La méthode a été reprise par le PS genevois lors des dernières élections cantonales.
"Pour vraiment mettre en oeuvre ces nouvelles stratégies de manière efficace, il faudrait avoir beaucoup plus de moyens que ce qu'ont les partis suisses aujourd'hui", tempère toutefois Pascal Sciarini.
Sylvie Belzer/ptur