Pendant longtemps, le prix et le temps de déplacement étaient les critères déterminants. Mais désormais, selon cette étude, dont les résultats ont été communiqués mercredi, c’est la qualité du temps de déplacement qui détermine le choix des modes de transport, sans doute en lien avec la "démocratisation des objets connectés, qui permettent d'optimiser ce moment".
Cette étude souligne aussi que la population active de l'agglomération du Grand Genève est devenue multimodale. L'image de la voiture se dégrade, alors que celle des transports publics s'améliore, même si elle reste mitigée selon les chercheurs.
Par ailleurs, l'étude a pour la première fois pris en compte les habitants de la couronne française du Grand Genève: des habitants qui seraient prêts à utiliser d'autres modes que la voiture individuelle, comme le relève Vincent Kaufmann, professeur à l'EPFL et auteur de cette étude.
Attente pour le Léman Express
"Il y a une image d'Epinal qui traîne, en disant que les Français ont une voiture dans la tête, ou quelque chose comme ça. Mais nous, ce dont on se rend compte dans les résultats de l'enquête, c'est que certes, la population qui habite en France dans le Grand Genève utilise beaucoup l'automobile pour se déplacer... mais c'est surtout par défaut, faute d'alternative", relève Vincent Kaufmann. Il ajoute que "l'envie d'utiliser d'autres moyens de transports existe" et qu'"elle est même assez forte dans certains segments de population".
Selon Vincent Kaufmann, on sent "une attente pour pouvoir être moins dépendant de l'automobile et par ricochet une attente pour utiliser le Léman Express", ce réseau ferroviaire transfrontalier qui doit être mis en service le 15 décembre prochain.
Guillaume Rey/jvia
Méthodologie
L'enquête menée par l'EPFL a porté sur près de 2100 personnes, avec pour critère de participation d’habiter à moins de 500 mètres d’un arrêt de transport public ou 800 mètres d’une gare.