Le chiffre de 6600 arbres met fin aux spéculations qui entouraient jusqu'ici le sujet délicat des coupes d'arbres dans le canton. Un sujet sensible avec mobilisation citoyenne à la clef.
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Des chantiers emblématiques, comme celui des Allières, avaient mis le feu aux poudres à Genève. Comme à Lausanne, avec la forêt du Flon.
Des députés se sont emparés de la problématique, déposant projets de loi et questions écrites: c'est l'une d'elle, déposée par le PLR Simon Brandt, qui permet d'y voir plus clair.
Autorisations de construire ou raisons de gestion
Le nombre de demandes d'abattage ou d'élagage d'arbres est conforme aux chiffres qui circulaient jusqu'ici. L'an dernier, le canton a traité 2577 dossiers exactement. D'où il ressort que 6600 arbres ont été autorisés à l'abattage en 2018. C'est moins que ce qu'avançaient certains militants.
Sur ces 6600 arbres, seuls 2500 ont été autorisés à l'abattage dans le cadre d'une autorisation de construire. Cela représente donc 38% du total. Le reste, soit 4100 arbres, a été coupé pour des raisons de gestion, dont plus de la moitié pour des questions de dangerosité ou de fin de vie.
Peu de refus d'abattage
L'Exécutif indique que 36 dossiers sur 2577 ont fait l'objet d'un refus formel du service spécialisé. Cela peut paraître minime, mais il y a une explication à cela. Le travail réalisé par l'Etat en amont du dépôt de la requête d'autorisation d'abattage amène souvent les requérants à revoir leur projet ou même à le retirer.
Quant à la question de la compensation des arbres coupés, le gouvernement précise qu'il a imposé le remplacement de 4300 arbres sur les 6600 abattus. Mais attention, ces chiffres ne tiennent pas compte des arbres plantés en dehors des procédures d'autorisation d'abattage.
Le Conseil d'Etat réitère par ailleurs son opposition à un moratoire sur les coupes d'arbres. Cela empêcherait des travaux de sécurisation, estime-t-il, et remettrait en cause des projets autorisés.
Raphaël Leroy/sjaq