Jocelyne Haller a renoncé à son mandat à Berne en indiquant qu'elle préférait rester au Grand Conseil genevois. Le 2e candidat le mieux élu de la liste, Jean Burgermeister, estime pour sa part que ce siège de la gauche de la gauche à Berne doit être occupé par une femme.
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Ce n'est pas Jocelyne Haller toute seule qui a obtenu un siège, c'est l'ensemble d'un mouvement.
Du coup, c'est la 3e candidate la mieux élue dimanche qui s'apprête à entrer au Conseil national. Invitée mercredi de La Matinale, Stefanie Prezioso rejette catégoriquement tout déni de démocratie. "Mais non!", dit-elle en s'amusant de la question. "Je ne pense pas qu'un parti comme le mien soit une plateforme qui vise à une personnalisation de la politique autour de quelques figures-phare", relève la Genevoise. "On ne le croit pas, ni Jocelyne Haller, ni moi, ni l'ensemble de mon mouvement. On pense au contraire qu'on est un collectif. Nous n'aurions pas obtenu ce siège si nous n'avions pas été un collectif (...) Ce n'est pas Jocelyne Haller toute seule qui a obtenu un siège, c'est l'ensemble d'un mouvement."
La politicienne de la gauche de la gauche peut "comprendre la déception" de celles et ceux parmi les électeurs qui se sentent floués. "En revanche, j'ai passé ma journée d'hier (mardi) sur Twitter, Facebook, Instagram, etc... Il y a eu des réactions, mais il y a eu aussi - ça a été beaucoup moins relevé et je le regrette - beaucoup de réactions très positives (...) Je regrette sincèrement que ces autres réactions n'aient pas suscité plus d'intérêt de la presse."
Il était assez probable, possible, que l'un de nous deux - probablement Jean Burgermeister - soit devant.
Stefanie Prezioso assure que personne ne pouvait dire si Jocelyne Haller allait renoncer en cas d'élection. "Elle-même a été la première surprise" de son élection, assure-t-elle. "J'ai mené cette campagne avec Jean Burgermeister (n.d.l.r.: elle était tête de liste), il y avait notre tête partout dans Genève et il était assez probable, possible, que l'un de nous deux - probablement Jean Burgermeister - soit devant. Mais à aucun moment il était évident que Jocelyne Haller n'accepterait pas le poste si elle était élue."
La nouvelle représentante d'Ensemble à gauche au Conseil national souligne encore que Jocelyne Haller s'était mise en retrait: "Elle n'a pas fait campagne, elle était avant-dernière de la liste et à partir de là, elle pensait avoir donné à son électorat un signal clair qu'elle était là pour soutenir une candidature très peu connue, qui était la mienne, et pour lui donner un gage de légitimité."
Siéger avec les Verts ou le PS?
La nouvelle élue va siéger à Berne aux côtés du seul représentant de la gauche alternative, le popiste neuchâtelois Denis de la Reussille. Vont-ils siéger avec les Verts ou le PS? "On n'a pas encore pris de décision là-dessus."
Propos recueillis par Julien Bangerter
Adaptation web: Olivier Angehrn