Tout est une question de carte. En effet, jusqu'ici les autorités avaient délimité une zone rouge jugée trop bruyante, où la construction de logements était limitée. Or, la délimitation de ce périmètre datait de 2009.
Depuis, le secteur concerné a été élargi en raison de l'augmentation du trafic aérien à la surprise de plusieurs riverains. L'immobilier perdra de la valeur et il ne sera plus possible de construire.
Projets bloqués
Laurent Velin vit à Avully, dans la campagne genevoise, depuis des années. Les avions, il connaît. Mais il y a quelques semaines, il apprenait qu'un projet de construction était bloqué dans sa commune.
"On ne peut plus construire sur ces axes, si ce n'est de la zone industrielle. Il y a deux projets de particuliers qui sont bloqués par ces limitations", explique Laurent Velin.
Julien Roder habite à Versoix. A la place de l'ancienne maison de ses grands-parents, il prévoyait la construction d'une villa mitoyenne. Problème: la nouvelle zone en question englobe désormais sa parcelle. Avec le nouveau plan, il sera plus difficile d'y construire des habitations.
"On craint de ne pas avoir notre autorisation, de ne pas pouvoir développer notre projet, ou d'avoir des surcoûts importants liés à l'insonorisation de notre bâtiment", s'inquiète Julien Roder.
"Pas le choix"
Pour le directeur de Genève-Aéroport, André Schneider, il n'y a pas le choix: il faut actualiser la carte du bruit, la loi fédérale l'y oblige. Mais selon lui, les propriétaires peuvent obtenir des dédommagements.
"La législation fédérale prévoit d'indemniser les gens qui ont des impacts économiques négatifs liés à cette évolution. Si demain on pouvait avoir des avions qui ne font plus du tout de bruit, nous serions les premiers à le faire. La technologie avance, mais elle va à sa vitesse", explique André Schneider.
Des centaines d'oppositions
Quoi qu'il en soit, un bras de fer s'est d'ores et déjà engagé. Pas moins de 660 particuliers et communes ont fait opposition au projet de l'aéroport.
Julien Chiffelle/jfe