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Antonio Hodgers tancé au sein des Verts après ses propos jugés sexistes

Le groupe "égalité" des Verts condamne les propos sexistes d'Antonio Hodgers
Le groupe "égalité" des Verts condamne les propos sexistes d'Antonio Hodgers / Forum / 2 min. / le 22 novembre 2019
Les propos d'Antonio Hodgers dans l'émission Les Beaux Parleurs font réagir au sein même de son parti. Le groupe Egalité des Verts genevois lui a adressé un courrier au ton sans concession, a appris la RTS.

Le conseiller d'Etat avait dit, à propos d'une journaliste, qu'elle était "amoureuse de Pierre Maudet comme une jeune fille de Justin Bieber."

>> Lire : Le Temps réagit après les propos polémiques d'Antonio Hodgers

Le groupe Egalité, en charge notamment de passer en revue les déclarations des membres du parti pour voir si elles correspondent aux valeurs défendues, a décidé de ne pas en rester là. Une lettre a été adressée au président du Conseil d'Etat genevois, pour lui faire part de sa désapprobation.

Des propos jugés "inacceptables"

Et le ton de la lettre est sans concession: daté du 19 novembre, le courrier est très clair. Le groupe, qui fait le lien sur les questions relatives aux femmes, considère ces propos comme sexistes. Plusieurs membres du parti les ont trouvés "inacceptables", particulièrement venant d'un représentant d'un parti qui considère que l'égalité fait partie de son ADN.

Le propos, poursuit le courrier, est en "totale opposition" avec les idées défendues par le parti - sans compter que cette déclaration maladroite intervient alors même que le lendemain la Ville de Genève annonçait la mise en oeuvre de son plan d'action contre le harcèlement et le sexisme. "En comparant une journaliste expérimentée à une adolescente écervelée, le ministre participe en tant qu'homme d'Etat à renforcer le patriarcat et les inégalités qu'il véhicule", écrit encore le groupe Egalité.

Des excuses mais aussi de la condescendance

Contacté par la RTS, Antonio Hodgers affirme ne pas encore avoir lu cette lettre. Le groupe Egalité rappelle d'ailleurs qu'il a présenté ses excuses, même si c'est là aussi "de manière maladroite".

Le fait de dire "Je regrette si la journaliste s'est sentie blessée en tant que femme" ne fait "qu'ajouter un peu de condescendance aux propos", peut-on lire dans la missive.

"L'humour ne peut pas tout justifier"

Et le président du Conseil d'Etat n'est pas le seul à avoir été épinglé dans le cadre de cette affaire. Le président cantonal des Verts, Nicolas Walder, a lui aussi reçu un courrier pour le remettre à l'ordre.

Le groupe Egalité lui reproche de ne pas avoir pris la mesure de la situation. Interpellé sur la bourde du ministre dans la presse, le chef de file des Verts genevois a estimé qu'il ne s'agissait que d'une blague. Cela ne fait que "banaliser" la situation, aux yeux des tenants de l'égalité au sein des Verts.

Or banaliser, c'est accepter et participer au maintien du sexisme. "L'humour ne peut pas tout justifier", peut-on lire en conclusion. Le groupe incite en conséquence le président du parti à tenir à l'avenir des propos qui reflètent mieux les valeurs des Verts.

Nicolas Walder refuse de commenter ces incitations, estimant qu'il s'agit d'une affaire interne au parti. Le conseiller d'Etat, le président et les membres en discuteront lundi soir à l'occasion d'une rencontre avec le magistrat.

Sylvie Belzer/oang

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