Selon le service de presse des forces de l'ordre, cette interruption est due à un nombre important d'auditions à mener. Il précise que le relais concernant l'accueil au public a pu être pris par le poste de police de l'aéroport.
Chaque année, la police genevoise assure une présence visible à but dissuasif entre début décembre et fin janvier sur plusieurs objectifs identifiés, appelée mission "Tabazan". Les commerces, très prisés durant les fêtes de fin d'année, en font partie.
Les absences des agents des Pâquis ont eu pour conséquence l'annulation de cette contribution à la mission. La porte-parole de la police genevoise confirme ces faits, mais tient à rappeler qu'ils ne mettaient pas en péril l'ensemble du dispositif, la Brigade de sécurité publique étant déployée sur le terrain.
Centaines de postes manquants
Tout le canton est frappé par ce manque d'effectifs. En effet, il manque 700 postes pour atteindre les niveaux fixés par le Règlement sur l'organisation de la police. En avril dernier, des agents avaient déjà tiré la sonnette d'alarme.
Dans une lettre envoyée à leur hiérarchie, ils parlaient d'un manque d'effectifs "alarmant" et d'un état d'urgence "permanent".
Ce constat s'est encore vérifié samedi, puisque selon les informations diffusées dans Forum, il n'y avait que deux patrouilles de police-secours disponibles pour les 500'000 habitants du canton.
Beaucoup d'interventions
Le service de presse de la police cantonale explique qu'il peut arriver qu'il n'y ait que peu de patrouilles disponibles sur une période limitée, le temps que d'autres puissent se libérer. Or, il s'avère que la journée de samedi était particulièrement chargée en raison d'un nombre important d'interventions, sans parler du travail administratif et des missions particulières liées à l'Escalade et à la surveillance des commerces, précise la porte-parole.
En 2018, 2,5% des réquisitions n'ont pu être assurées par manque de personnel.
Multiplication des infractions au code de la route
La raréfaction de patrouilles pousserait également les agents à rouler plus vite en cas d'urgence, vu les plus longues distances à parcourir. Avec, parfois, des conséquences pénales à la clé.
Raphaël Leroy/jfe
Syndicat préoccupé
Le syndicat de police (UPCP) se dit préoccupé par la journée de samedi et son président Marc Baudat assure qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé. Il rappelle que ce manque d'effectifs prévaut depuis près de trois ans et que cela n'évolue pas positivement.
Pour lui, il s'agit d'un problème avant tout organisationnel. Il se veut toutefois confiant pour l'avenir: il y aurait, selon lui, une prise de conscience au sein du département de la sécurité, piloté par Mauro Poggia. Ce dernier a récemment décidé de faire un audit sur la loi sur la police. Une loi contestée depuis son entrée en vigueur, il y a plus de trois ans.