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Le budget genevois adopté après plus de seize heures de débat

Yvan Zweifel, chef de groupe PLR au Grand Conseil genevois [Keystone - Martial Trezzini]
Le Grand Conseil genevois prévoit un déficit de 580 millions de francs / Le 12h30 / 1 min. / le 14 décembre 2019
C'est après plus de seize heures de débat que le Grand Conseil genevois a adopté vendredi le budget d'Etat 2020. Celui-ci est largement déficitaire, à hauteur d'un demi-milliard de francs.

Ce budget rouge vif est passé par 54 voix (PLR, PDC, MCG et 3 UDC) contre 44 (PS, Verts, Ensemble à Gauche et 5 UDC). Il fallait au minimum 51 députés pour voter ce budget qui présente un déficit de 584,5 millions pour des charges de 9,13 milliards et des revenus de 8,54 milliards. Les investissements nets atteignent 699 millions.

Aucun groupe n'est satisfait. Pour la gauche, ce budget nie les besoins de la population tout en augmentant les inégalités sociales. La droite en appelle de son côté à des réformes structurelles tout en dénonçant l'absence d'arbitrage de l'exécutif. Une critique que rejette la Grande Argentière Nathalie Fontanet: "Nous en avons fait, mais ils n'ont pas convenu à la majorité de circonstance".

>> Ecouter la réaction de Nathalie Fontanet dans l'émission Forum :

La conseillère d'Etat genevoise Nathalie Fontanet, à la tête des Finances et des ressources humaines. [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
Budget déficitaire du canton de Genève: interview de Nathalie Fontanet, ministre des Finances / Forum / 8 min. / le 14 décembre 2019

Amendements refusés

Déjà ficelé en commission des finances, le projet de budget n'a au final subi aucune modification majeure en plénière. Les quelque 250 amendements présentés par la gauche et le Conseil d'Etat ont quasiment tous été refusés. Seules deux modifications ont passé, permettant de rétablir des subventions au Club Suisse de la presse et à deux associations.

Les treize politiques publiques ont toutes été acceptées, même si certaines ont suscité de vifs débats, à l'instar de la sécurité. La gauche a notamment défendu des moyens supplémentaires pour la police et la détention alors que c'est habituellement la droite qui soutient cette politique publique.

Pas de nouveaux postes

La gauche, qui déplore une augmentation de la précarité dans le canton, a aussi tenté de donner des moyens supplémentaires à la santé et au social, dont de nombreux services sont en souffrance. Mais la droite et le MCG ont plaidé pour la restructuration des services plutôt que pour de nouveaux postes.

Le chef du Département de la cohésion sociale, Thierry Apothéloz, a affirmé que sans postes supplémentaires, il y aurait des retards dans la délivrance de certaines prestations. Celui du Département de la santé, Mauro Poggia, a cité les projets qui vont passer à la trappe, dont les maisons de santé.

Pour rappel, l'Entente et le MCG se sont mis d'accord en commission des finances pour biffer 412 postes supplémentaires prévus par le gouvernement et diminuer de 24 millions les dépenses générales. Le Conseil d'Etat a fustigé leur incohérence.

>> L'éclairage du 12h30 sur les tensions à Genève autour du budget :

La salle du Grand Conseil genevois [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
Débats tendus autour du budget 2020 à Genève / Le 12h30 / 1 min. / le 13 décembre 2019

ats/boi

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