Ce budget rouge vif est passé par 54 voix (PLR, PDC, MCG et 3 UDC) contre 44 (PS, Verts, Ensemble à Gauche et 5 UDC). Il fallait au minimum 51 députés pour voter ce budget qui présente un déficit de 584,5 millions pour des charges de 9,13 milliards et des revenus de 8,54 milliards. Les investissements nets atteignent 699 millions.
Aucun groupe n'est satisfait. Pour la gauche, ce budget nie les besoins de la population tout en augmentant les inégalités sociales. La droite en appelle de son côté à des réformes structurelles tout en dénonçant l'absence d'arbitrage de l'exécutif. Une critique que rejette la Grande Argentière Nathalie Fontanet: "Nous en avons fait, mais ils n'ont pas convenu à la majorité de circonstance".
Amendements refusés
Déjà ficelé en commission des finances, le projet de budget n'a au final subi aucune modification majeure en plénière. Les quelque 250 amendements présentés par la gauche et le Conseil d'Etat ont quasiment tous été refusés. Seules deux modifications ont passé, permettant de rétablir des subventions au Club Suisse de la presse et à deux associations.
Les treize politiques publiques ont toutes été acceptées, même si certaines ont suscité de vifs débats, à l'instar de la sécurité. La gauche a notamment défendu des moyens supplémentaires pour la police et la détention alors que c'est habituellement la droite qui soutient cette politique publique.
Pas de nouveaux postes
La gauche, qui déplore une augmentation de la précarité dans le canton, a aussi tenté de donner des moyens supplémentaires à la santé et au social, dont de nombreux services sont en souffrance. Mais la droite et le MCG ont plaidé pour la restructuration des services plutôt que pour de nouveaux postes.
Le chef du Département de la cohésion sociale, Thierry Apothéloz, a affirmé que sans postes supplémentaires, il y aurait des retards dans la délivrance de certaines prestations. Celui du Département de la santé, Mauro Poggia, a cité les projets qui vont passer à la trappe, dont les maisons de santé.
Pour rappel, l'Entente et le MCG se sont mis d'accord en commission des finances pour biffer 412 postes supplémentaires prévus par le gouvernement et diminuer de 24 millions les dépenses générales. Le Conseil d'Etat a fustigé leur incohérence.
ats/boi