A l'Université de Genève (UNIGE) on appellera dorénavant une femme doyen, une doyenne. Des mots comme rectrice, professeure, auteure, chercheuse seront la norme. La volonté est de s'exprimer et rédiger en s'adressant d'emblée à un public mixte et en tenant compte de la diversité.
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Il faudra par exemple aussi utiliser des mots englobants permettant d'inclure tout le monde comme: les titulaires d'un master, les bénéficiaires d'une bourse, le personnel enseignant, les membres du rectorat, l'équipe de recherche. Ou utiliser l'infinitif: être capable de travailler en équipe, posséder un diplôme.
L'institution l'a annoncé lundi: elle profite de la semaine de l'égalité pour introduire une directive fixant ses règles. L'Université s'engage désormais à adopter une telle écriture pour ses documents officiels et dans l'ensemble de sa communication, comme les journaux, les magazines, les newsletters et ses sites internet.
Former son mental
Une étape dont se félicite Brigitte Mantilleri, directrice du Service de l'égalité de l'Université genevoise: "Quand on cause, on forme son mental, aussi. Donc si vous ne parlez que du professeur, de l'étudiant alors qu'il y a 62% d'étudiantes, ça veut dire que quelque part, l'image mentale – et c'est très fort! – du professeur et de l'étudiant est masculine. A partir du moment où vous ouvrez, eh bien ça s'ouvre effectivement aux deux genres."
Une règle finalement assez simple: "Ça signifie de ne pas dire un auteur, mais un auteur et une auteure, un chercheur et une chercheuse, déjà au niveau des professions... toute une série de petits trucs et combines qui vont permettre d'inclure les hommes et les femmes dans tous les discours de l'Université", conclut Brigitte Mantilleri.
Le Service de l'égalité de l'UNIGE propose des ateliers à son personnel et la communauté étudiante pour mieux maîtriser la rédaction épicène et inclusive.
Sujet radio: Léo Wadimoff
Adaptation web: Stéphanie Jaquet