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A Genève, "le coronavirus pousse le secteur touristique à être créatif"

L'invitée de la Matinale (vidéo) - Sophie Dubuis, présidente de la fondation Genève Tourisme
L'invitée de la Matinale (vidéo) - Sophie Dubuis, présidente de la fondation Genève Tourisme / La Matinale / 10 min. / le 3 mars 2020
Hub international, Genève est particulièrement concernée par les conséquences économiques du coronavirus. Le soutien de l'Etat et la créativité du secteur touristique sont nécessaires pour limiter l'impact financier, estime mardi sur les ondes de la RTS Sophie Dubuis, présidente de Genève Tourisme.

Avec l'annulation du Salon de l'automobile et d'autres manifestations, les commerçants et hôteliers font la grimace. Alors que les établissements sont normalement pleins à 75 voire 80% en cette période de l'année, des milliers de chambres sont aujourd'hui vides. "Pour mars et avril, la situation peut représenter une chute dramatique des nuitées avec des taux d'occupation qui peuvent aller de 30 à 40%", explique mardi dans La Matinale Sophie Dubuis, présidente de la Fondation Genève Tourisme et Congrès.

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A ce stade, la Confédération ne prévoit pas de dédommagements pour les organisateurs et les entreprises, mais ces derniers appellent les cantons à les soutenir. "La question est cruciale et doit être abordée avec l'Etat car des faillites sont possibles", avertit la libérale-radicale, qui assure être en contact avec l'exécutif genevois. "De par sa dimension internationale, Genève est touchée de plein fouet. C'est aussi le cas d'autres villes comme Interlaken ou Lucerne, où les touristes ne viennent plus".

Des caméras thermiques pour vérifier les cas de fièvre chez les employés

Ainsi à Lucerne, bijouteries, magasins de souvenirs ou autres souffrent particulièrement des restrictions de voyage dus au coronavirus. Pour rassurer, une chaîne de confiseries a trouvé une parade. Les confiseries Bachmann, très connues en Suisse centrale avec leur devanture rose, ont décidé de faire installer des caméras thermiques dans leurs locaux de production.

Cette mesure se fera évidemment sur une base volontaire. "Un employé peut toujours passer à côté de la caméra s'il ne veut pas être testé. Mais c'est dans l'intérêt de tout le monde de tenir un malade loin des autres. Si quelqu'un a de la fièvre, il rentre chez lui et évite de contaminer ses collègues", a expliqué son patron dans le 12h30. Ce dispositif ne concernera bien sûr pas les clients, mais il pourrait tout de même les rassurer.

>> Installer des caméras thermiques pour vérifier les cas de fièvre chez les employés :

Une caméra thermique utilisée dans un aéroport. [Reuters - Soe Zeya Tun]Reuters - Soe Zeya Tun
Les caméras thermiques s'invitent dans les locaux de Bachmann pour lutter contre le Covid-19 / Le 12h30 / 1 min. / le 3 mars 2020

Préférence au tourisme intérieur

Confronté à de nombreuses inconnues, particulièrement concernant la durée de l'épidémie de coronavirus, le secteur touristique doit être créatif, encourage encore Sophie Dubuis. "A Genève Tourisme, on a changé notre message digital en nous adressant aux Alémaniques [plutôt qu'aux visiteurs étrangers]. Dans la situation actuelle, les gens ne vont pas traverser les frontières et préferont rester dans leur pays. On risque d'avoir un été particulier, mais qui sait: les zones de montagne pourraient peut-être en bénéficier."

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Néanmoins, pas de quoi durablement entacher l'attrait de la Genève internationale selon elle. "Je pense que cette période est provisoire [...] Et au vu de celle-ci, j'espère aussi que les gens resteront sensibles au commerce de proximité et à la consommation locale."

Propos recueillis par David Berger

Adaptation web: Alexia Nichele

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