Les enseignants dénoncent les refus successifs de la majorité de droite au Parlement d'octroyer des postes supplémentaires. Dans une résolution adoptée mercredi et communiquée vendredi, la Société pédagogique genevoise (SPG) - le syndicat des enseignants du primaire - exige des autorités "qu’elles trouvent les moyens d’obtenir les postes nécessaires".
Sa présidente, Francesca Marchesini, relève que l'école primaire est particulièrement concernée. "On attend 1000 élèves supplémentaires à la rentrée 2020 au niveau du primaire. Vu qu'aucun des 100 postes supplémentaires demandés - sauf 25 postes auto-financés - n'a été octroyé, il y aura une augmentation des effectifs dans les classes primaires, des effectifs à notre sens déjà trop élevés."
Les enseignants espèrent que le DIP déposera une nouvelle demande auprès de la commission des finances, et que cette dernière saura se montrer sensible à leur mobilisation et à leurs arguments. La grève administrative sera généralisée dans tous les établissements, selon la SPG: les enseignants ne relèveront plus leurs mails et les notes ne seront plus introduites dans le système informatique. Si aucune solution ne se dessine, la SPG envisage d'autres actions "pouvant aller jusqu'à la grève".
Mesures structurelles demandées
Mais est-ce que la commission des finances pourrait revoir sa position? Le chef de groupe PLR Yvan Zweifel en est membre. Il ne se montre pas inflexible mais pose certaines conditions. "On est conscient qu'il y a un besoin, mais avant de créer systématiquement des postes, on aimerait bien qu'il y ait aussi des réformes structurelles à l'Etat. Quand le Conseil d'Etat aura entrepris ce travail de réorganisation, nous serons prêts à faire un effort de notre côté", affirme-t-il.
Au chapitre des "mesures structurelles", le député évoque l'augmentation du temps d'enseignement - c'est-à-dire du nombre d'heures de présence de chaque enseignant devant les élèves - au niveau du cycle d'orientation. Le PLR pourrait déposer la semaine prochaine un projet de loi en ce sens au Grand Conseil.
Guillaume Rey/ats/kkub