Alors que les élections municipales se tiennent dimanche à Genève, la proportion de femmes élues sera un enjeu. Elle est globalement insuffisante selon les Verts, qui souhaitent à travers ce projet de loi renforcer la représentation féminine, aussi bien à gauche qu'à droite. Ce texte concerne les élections au système proportionnel pour les différents parlements du canton. Il va être discuté au sein de la commission des droits politiques du Grand Conseil.
Pour Marjorie de Chastonay, députée écologiste à l'origine de ce projet de loi, il est important de franchir un nouveau pas en matière de représentation des femmes en politique.
"Il faut passer aux actes"
"On est quand même dans un contexte de revendications fortes, dans un momentum où il faut non seulement envoyer des signaux et faire des discours, mais aussi passer aux actes (...) Il y autant de femmes compétentes dans les autres partis que chez les Verts", explique-t-elle, faisant référence au fait que les listes paritaires figurent déjà dans les statuts de son parti.
Et de poursuivre: "Je ne vois pas pourquoi chez les Verts on arriverait à en trouver et pas dans les autres partis (...) Et puis, ce n'est pas un projet de loi contraignant dans le sens où les électeurs et les électrices gardent leur droit de choisir qui ils veulent élire.
"Est-ce que cela fera des bonnes élues?"
Ce projet prévoit une exception pour les communes de moins de 10'000 habitants. Mais il pose aussi la question des quotas, qui ne plaisent pas à tout le monde. Pour Véronique Kämpfen, députée PLR, le but de cette proposition est "louable", mais elle n'est pas convaincue par les moyens proposés:
"Forcer les partis à trouver 50% de femmes et 50% d'hommes, ce n'est pas toujours si facile", souligne-t-elle.
Et de donner l'exemple d'un parti qui aurait traditionnellement du mal à mobiliser les femmes: "Pour ce parti, devoir aller chercher des femmes qui n'ont jamais vraiment fait état de la moindre motivation pour se mobiliser sur une liste, les convaincre par obligation, est-ce que cela fera des bonnes élues ? C'est un petit peu la question qu'il faut se poser."
Pour Véronique Kämpfen, cette proposition est toutefois plus acceptable que celle faite l'automne dernier par Ensemble à gauche, qui réclame la parité au Grand Conseil durant les trois prochaines législatures, en élisant donc 50 hommes et 50 femmes. Cette demande a également été renvoyée à la commission des droits politiques pour étude.
Guillaume Rey/ther