Le coronavirus a largement occulté la campagne pour le 2ème tour. Pourtant, les autorités genevoises ont décidé de maintenir cette élection, envers et contre tout.
La gauche a pris une avance conséquente pour conserver ses quatre sièges actuels au Conseil administratif de la Ville. Le socialiste Sami Kanaan, unique sortant, est arrivé en tête avec 18'138 voix. Derrière lui viennent sa camarade de parti Christina Kitsos (16'798 voix), puis les deux candidate et candidat des Verts, Frédérique Perler (15'140 voix) et Alfonso Gomez (14'304 voix).
La vague verte s'est confirmée lors des élections municipales genevoises
Mais tout reste très ouvert pour le 5e et dernier siège. Le PLR Simon Brandt, avec 10'932 suffrages, devance de peu la démocrate-chrétienne Marie Barbey (10'407 voix).
Une démocratie confinée est-elle possible ?
Face au coronavirus, les partis Ensemble à gauche et le Mouvement citoyen genevois (MCG) avaient déposé un recours contre la tenue de ce scrutin, qui a été rejeté dans la semaine.
Samedi dans Forum, Claude Haegi, ancien élu libéral genevois, estime qu'une annulation n'aurait pas eu de sens, car "96% des suffrages sont habituellement exprimés par correspondance" en temps normal.
Selon lui, le taux de participation, qui s'annonce faible, exprimerait davantage un désintérêt pour les enjeux, et l'obsolescence du modèle des partis. "L'abstention est un acte politique, c'est révélateur de l'intérêt porté pour ce rendez-vous", même dans un contexte aussi particulier.
Ex-conseiller national socialiste, Manuel Tornare nuance: "On aurait certainement dû annuler cette élection dès le départ", dit-il, mais "dès le moment où le premier tour a eu lieu, c'est 'multi-pack', on est obligé de faire le second tour" dans un délai acceptable.
Les résultats ne seront connus que mardi soir, le dispositif de dépouillement ayant été adapté au contexte de la cette crise sanitaire.
Pierrik Jordan
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