Ni local de vote ouvert, ni campagne à proprement parler, ni de grands débats contradictoires: ce deuxième tour avait une saveur particulière. On pouvait dès lors s'attendre à une abstention record. Mais avec 29,12% du corps électoral genevois mobilisé malgré la crise sanitaire et les mesures de confinement, cela n'a pas été le cas.
Pire taux depuis 1995
Ce taux se situe à près de trois points en deçà de celui du premier tour, qui a eu lieu le 15 mars. Mais historiquement, le second tour d'une élection rassemble toujours moins que le premier. Il est également inférieur d’environ 2% à celui du second tour de 2015.
Reste que plus de 70% des électeurs genevois ont boudé les urnes. Ce chiffre est important. Le taux de participation de ce deuxième tour reste le pire à une élection municipale genevoise depuis 1995, soit 25 ans.
Le vote au Service des votations et élections (SVE), rendu possible entre jeudi et dimanche matin en raison de l’interdiction du vote au local, n’a recueilli qu’un succès relatif. La Chancellerie genevoise recense 958 votes par ce biais, indique-t-elle à la RTS. Cela représente moins de 1,3% de l’ensemble des suffrages exprimés. Quant aux bulletins récoltés directement par les agents de police de certaines communes auprès de personnes vulnérables, ils se montent à 82, soit 0,1% du total.
Pas de révolution en vue
Selon le politologue Pascal Sciarini, que la RTS a contacté, ce taux de participation ne permettra pas de remettre en question la légitimité du vote et des futurs résultats, qui seront connus mardi soir. Les électeurs les plus intéressés à la politique - que l'on estime à environ 20% de chaque vote - se sont mobilisés et ont décidé. C'est rassurant pour la gouvernabilité, aux yeux de Pascal Sciarini.
Compte tenu de ce chiffre, il estime qu'il ne devrait pas y avoir de révolution lors de ce second tour par rapport aux résultats du premier tour. On s'achemine vers des résultats très proches, en fonction de quel électorat se sera le plus mobilisé.
Raphaël Leroy/oang
21 communes genevoises concernées
Un total de 86 candidats briguaient un poste lors de ce second tour de l'élection des exécutifs municipaux.
Au total, 21 communes sur 45 étaient concernées par ce second tour. Parmi celles-ci, la Ville de Genève où quatre candidats sortants sur cinq ne se représentaient pas.
Lors du premier tour du 15 mars, les quatre candidats de gauche étaient arrivés en tête suivis d'un PLR et d'une PDC. Vu l'absence d'alliance à droite pour le second tour, la gauche devrait placer ses quatre candidats à l'exécutif.