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A Genève, le bruit diminue, mais les plaintes à la police augmentent

À Genève il y a moins de bruit, mais des nuisances sonores persistent.
À Genève il y a moins de bruit, mais des nuisances sonores persistent. / 19h30 / 2 min. / le 23 avril 2020
Depuis un mois, le chant des oiseaux semble avoir remplacé le bruit des avions, des voitures et des chantiers. Avec le semi-confinement, la pollution sonore a nettement diminué. Paradoxalement, la police genevoise intervient deux fois plus à cause des bruits de voisinage.

Genève, la bruyante, semble avoir mis la sourdine depuis le début du semi-confinement. Sur le carrefour de la Jonction, d'habitude très bruyant, le sonomètre affiche un niveau de décibels (dB) situé entre 55 et 68.

Cette charge sonore est assez importante, mais bien plus supportable qu'en temps normal. "Si l'on prend un axe avec moitié moins de trafic, on va avoir un gain de 3 dB sur le niveau sonore. Cela paraît peu, mais l'échelle est logarithmique et le ressenti pour les riverains de la route est très notable, dès cette diminution de 3 dB", explique Philippe Royer, directeur du Service de l'air, du bruit et des rayonnements non ionisants (SABRA).

Le ressenti pour les riverains de la route est très notable dès la diminution de 3 dB. [RTS]
Le ressenti pour les riverains de la route est très notable dès la diminution de 3 dB. [RTS]

Le son de la nature

Voilà pour l'effet sur la pollution sonore provenant des routes. Du côté des riverains de l'aéroport de Cointrin, on revit. Anne Robert-Nicoud, une habitante de Vernier, subit en temps normal le bal incessant des avions au-dessus de sa tête. Aujourd'hui, elle ne voit plus qu'une dizaine d'appareils par jour. "On redécouvre que la nature a un son. La vie est revenue, les oiseaux sont revenus. On entend les abeilles. On entend presque l'herbe pousser, tant le silence est magnifique", se réjouit-elle.

Côté bruit, le confinement a donc du bon. Mais tout le monde n'est pas de cet avis, à en croire la police genevoise, qui affirme intervenir deux fois plus qu'avant depuis la mi-mars. L'objet des plaintes? Le bruit des voisins.

Ces voisins qui dérangent

"Les gens ne sont pas plus sensibles qu'avant, ils sont tout simplement davantage à la maison", souligne Sylvain Guillaume-Gentil, porte-parole de la police genevoise.

Selon la police, les bruits qui dérangent proviennent des voisins. [RTS]
Selon la police, les bruits qui dérangent proviennent des voisins. [RTS]

Le bruit qui dérange le plus est la musique, lorsqu'elle est trop forte. Mais il y a aussi les cris ou les jeux des enfants, comme la trottinette sur le parquet. "En général, si les voisins n'ont pas trouvé de terrain d'entente après une demi-heure, ils vont faire appel à la police", détaille le porte-parole.

Des amendes de 200 à 400 francs sont possibles. Mais avant de sévir, la police demande le plus souvent aux habitants de simplement baisser le son.

Cécile Durring /fme

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