La présidence et la direction générale de Cointrin ont annoncé lundi matin à leur personnel des mesures qui pourraient être prises dès l'an prochain, et totalement inédites à l'aéroport de Genève, habitué à d'importants bénéfices chaque année.
Lors d'une séance d'information en visio-conférence devant environ un quart des quelque 1000 employés de Cointrin, l'hypothèse de licenciements a été articulée, parmi d'autres mesures d'économies étudiées pour contrer les effets de la crise sanitaire en cours.
Genève Aéroport accueille actuellement moins de 300 passagers par jour en moyenne, contre 40'000 à 60'000 en temps normal. Et les prévisions font état d’une baisse du nombre de passagers d’au moins 10% l'an prochain, par rapport à 2019.
Des mesures touchant principalement le personnel
Les mesures annoncées par la présidente Corine Moinat-Vité et André Schneider, le directeur général, sont nombreuses et touchent principalement le personnel.
Les salaires et les primes devraient être bloqués, empêchant ainsi d'éventuelles augmentations en 2021 pour les employés. Les embauches seraient également gelées, et l'aéroport envisage déjà d'annuler les contrats à durée déterminée des personnes en période d'essai.
Enfin, la direction de l'aéroport a été claire: elle n'exclut pas à ce stade des licenciements économiques dont on ignore encore l'ampleur.
Interrogé dans Forum, André Schneider, directeur général de l'aéroport de Genève, explique qu'il s'agit de mesures nécessaires pour assurer la pérennité de l'institution. Il précise que 90 à 95% des revenus de l'aéroport sont liés aux passagers. Or, une baisse de 10% des passagers ramène la fréquentation au niveau de 2014. Il évoque une perte envisagée d'au moins 50 millions de francs pour 2020.
Étonnement du côté des syndicats
Selon le Syndicat des services publics (SSP), les syndicats n'avaient pas été avertis au préalable et ignoraient donc cette communication. Son secrétaire syndical, Jamshid Pouranpir, a donc écrit à la direction pour en savoir plus.
Le syndicat indique ne pas pouvoir tolérer des pertes massives d'emplois sans mesures d'accompagnement, comme la négociation d'un plan social ou la mise en place de départs à la retraite anticipée. Le syndicat revendique aussi la fin de la sous-traitance à l'aéroport.
Raphaël Leroy/jop