Les entreprises de recyclage sont aux premières loges pour observer les changements apparus dans nos habitudes de consommation. Si, globalement, le volume de déchets produits a nettement baissé, certains d'entre eux ont pris le chemin inverse.
"On a eu un fort volume de cartons d'emballage, principalement dû au changement des habitudes d’achat des consommateurs, qui achètent plus sur internet et se font livrer à la maison", a ainsi constaté le responsable genevois de la société Papirec, Christophe Pradervant, interrogé vendredi dans le 19h30.
Des masques dans le PET
Même phénomène pour le PET, où une augmentation de 30% a été relevée, probablement parce que les gens consomment, à la maison, des boissons conditionnées dans des bouteilles en plastique, alors qu'elles sont souvent en verre dans les restaurants.
Détail fâcheux, la société a constaté au début de la crise que beaucoup de gens jetaient leurs masques en polypropylène (PP) dans le PET, un plastique de type différent (le polytéréphtalate d'éthylène), ce qui a posé un problème tant de dégradation de sa qualité que de protection des collaborateurs. Qu'ils soient de chirurgien ou de type FFP, les masques doivent en effet se jeter dans les ordures ménagères, a expliqué Christophe Pradervant.
Le plastique jetable repointe le bout de son nez
Autre changement notable, un retour du plastique à usage unique a été relevé: masques en polypropylène, services et gobelets jetables, cornets en plastique, ou encore emballages d'aliments achetés dans des paquets plutôt qu'en vrac.
Selon Olivier Mani, directeur de la Coopérative romande de sensibilisation à la gestion des déchets, ce retour est néanmoins à tempérer: "C’est momentané, cela correspond à une mesure technique qui a été nécessaire pour rapidement mettre en place des processus efficaces. On va revenir assez rapidement à des solutions réutilisables, que ce soit dans les entreprises ou dans les grandes manifestations".
Une partie de ces déchets plastiques ne sont d'ailleurs pas éliminés et finissent dans la nature, a montré une étude publiée jeudi. Si la grande majorité des plastiques qui polluent les sols et les eaux proviennent de l'usure des pneus des véhicules (8000 tonnes sur 14'000, soit près de 60%), une part non négligeable (2700 tonnes, soit pas loin de 20%) est constituée de déchets abandonnés.
>> Plus de détails dans notre article : 14'000 tonnes de plastique rejetées dans la nature en Suisse chaque année
Sujet TV: Hélène Joaquim
Adaptation web: Vincent Cherpillod