Les faits avaient choqué la Suisse entière. Cinq jeunes femmes sortant de boîte de nuit avaient été rouées de coups, en août 2018, par une bande d'hommes éconduits.
La violence était telle que l'une des victimes avait fini dans le coma. Elle en porte encore les séquelles aujourd'hui. Cette brutalité a fait naître dans le pays une vague inédite de mobilisations, bien aidée par le mouvement MeToo.
La conseillère nationale genevoise d'Ensemble à gauche, Stéfanie Prezioso, se souvient: "On a réussi à mobiliser 250 personnes en 24 heures, et puis après, en novembre 2019, il y a eu toute une série de mobilisations, cela s'appelait les marches nocturnes contre la violence. Elles ont eu lieu dans plusieurs villes en Suisse et évidemment, cette agression a été dans l'esprit de chacune des mobilisations"
"Les femmes ne sont pas des proies"
Plusieurs actions politiques avaient vu le jour suite à cette agression. Le 17 août 2018, le Parti socialiste suisse avait lancé un plan en 5 points pour lutter contre la violence faite aux femmes.
A Genève, c'est la députée PDC Anne-Marie von Arx-Vernon qui avait déposé un projet de loi pour que les violences sexistes soient poursuivies d'office. Elle explique sa démarche au micro de la RTS: "C'est surtout un message pour changer les mentalités. Pour que les femmes sentent que ce n'est pas parce qu'elles sont définies comme femmes qu'elles doivent être victimes de violences sexistes. Les hommes ne sont pas des chasseurs et les femmes ne sont pas des proies."
Un texte qui a ensuite été poussé jusqu'à Berne par l'ancienne conseillère aux Etats vaudoise Géraldine Savary.
Des peines pouvant aller jusqu'à 7 ans de prison
Les cinq agresseurs présumés sont tous accusés de violences volontaires avec circonstances aggravantes. Multirécidivistes, ils risquent jusqu'à sept ans de prison.
Le procès qui s'ouvre mardi est par ailleurs une épreuve de plus pour les victimes. Elles devront en effet assumer seules avec leur avocat les audiences jusqu'à mercredi car le public y est interdit, mesures sanitaires obligent.
Raphaël Leroy/ther