L'affaire avait fait grand bruit en Suisse. Le 8 août 2018, vers 05h00 du matin, une altercation survenait à la sortie de l'établissement de nuit Le Petit Palace à Genève, alors que celui-ci venait de fermer. Le déclencheur a été les insultes d'un homme envers une femme, traitée de "grosse".
Répondant par d'autres insultes, elle recevait en retour coups de pied et de poing, au ventre et dans la tête. L'individu était rejoint par quatre autres hommes, alors que quatre autres femmes assistant à la scène intervenaient en défense de la jeune femme.
L'une d'elles, jetée au sol et rouée de coups, a dû subir une opération du cerveau en urgence, son pronostic vital étant alors engagé.
Circonstances aggravantes écartées
À l'issue de 03h30 de délibéré, quatre des cinq prévenus, tous français, ont été condamnés. Le tribunal a toutefois écarté la circonstance aggravante des violences avec arme, considérant qu'il n'y avait "pas suffisamment d'éléments qui permettaient d'établir avec certitude qu'une arme avait été utilisée" cette nuit-là.
Trois des agresseurs, deux de 22 ans et un de 24 ans, ont écopé respectivement de huit ans, cinq ans et quatre ans d'emprisonnement, avec maintien en détention. Le quatrième, également âgé de 22 ans, a pris quatre ans d'emprisonnement, mais sans mandat de dépôt.
Le tribunal s'est montré plus clément que le Ministère public, qui avait réclamé de cinq à treize ans de prison. Indignée par la lourdeur des réquisitions, la défense avait plaidé la relaxe, en mettant en avant le manque de preuves contre les cinq accusés.
"J'accueille ce verdict favorablement, tout comme ma cliente", a réagi Saskia Ditisheim, l'avocate de l'une des victimes, dans le 12h30 de la RTS. "Ma cliente me disait que pour elle, ce n'est pas vraiment la peine qui compte, mais une prise de conscience des prévenus. Et celle-ci a eu lieu pour son principal agresseur, qui s'est excusé et a demandé que les victimes puissent se reconstruire. C'est la victoire de ce procès", a fait valoir l'avocate.
agences/br